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« Le paysage incarne un ordre social »



Coups de projecteur sur le racisme à l’Espace Georges-Sadoul. William Hacker, Myriam Houssay et Linda Boukhris ont échangé sur leurs recherches mutuelles autour des questions de Marina Duc, doctorante en géographie. Une occasion pour les spectateurs de cerner les enjeux complexes de ce sujet en terme d’espaces et de territoires.

 

Les préjugés doivent tomber. Ainsi aurait pu débuter la conférence sur la question du racisme en géographie. Sous les lumières tamisées du «théâtre de la ville», ils sont nombreux à attendre impatiemment le discours des trois intervenants. Lier le racisme à la géographie ne semble pas l’exercice le plus facile. Mais grâce aux conférenciers, les festivaliers ont pu être éclairés sur la question. De nombreux thèmes peuvent être abordés et s’entrelacer sur le racisme en géographie. Les différentes recherches des intervenants en sont les premiers exemples. William Hacker est spécialiste des gens du voyage tandis que Myriam Houssay s’est spécialisée dans l’apartheid en Afrique du Sud. Linda Boukhris, quant à elle, s’est concentrée sur le Costa Rica pour étudier le racisme.

Ces différents sujets et échelles d’études ne sont pas pourtant pas éloignés les uns des autres : «Le cas sud africain n’est que la poussée des logiques racistes quotidiennes», affirme ainsi Myriam Houssay. Avec l’aide de leurs différents diaporamas, les chercheurs montrent que le système d’éloignement des aires consacrées aux gens du voyage en France repose sur une logique semblable à celle de la ville de Soweto, township noirs aux abords de Johannesburg, durant l’apartheid.  

Si l’espace géographique favorise la violence raciale, il est aussi vecteur «d’espace de résistance» comme l’ont rappelé les trois intervenants. De la manifestation «pluie violette» au Cap en 1989 à la création de jardins créoles au Costa Rica, les lieux publics sont aussi des manières pour les victimes de racisme de revendiquer leurs droits et de s’approprier une nouvelle fois l’espace.

C’est sur les questions de géographie environnementale que la conférence sur les racismes s’achève. Si les spectateurs abordaient de nombreuses thématiques sous-jacentes dans leurs questions, n’oublions pas que toutes les bonnes choses doivent avoir une fin... même cette rencontre !