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L’adaptation littéraire au cinéma, un système gagnant-gagnant



De plus en plus tendance dans les salles de cinéma, les adaptations d’œuvres littéraires sont en réalité un système qui permet au monde des salles obscures - et à celui des auteurs - de trouver leur compte.

 

Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter, Shining, Blade Runner, Fight Club, Les Liaisons dangereuses... les exemples d’œuvres littéraires adaptées au cinéma sont nombreux. Phénomène ancien, il est en réalité un système gagnant-gagnant entre l’industrie cinématographique et l’industrie littéraire. Dans une rencontre animée par Sarah Polacci aux alentours de midi ce samedi dans la salle du musée Pierre-Noël, Didier Daeninckx, romancier, Nicolas Mathieu, romancier récompensé par le prix Goncourt en 2018 pour son ouvrage « Leurs enfants après eux », et Régine Hatchondo, présidente du Centre National du Livre (CNL), ont tenté d’en expliquer les raisons.

Ancré dans le sujet de par ses nombreuses œuvres adaptées au cinéma, Didier Daeninckx l’explique par une volonté du cinéma et du roman d’être en avance sur les magazines d’informations qui interdisaient certains sujets. « Quand on voit apparaître à la télévision des séries comme Baron noir ou le Bureau des légendes, c’était du rêve à l’époque », a expliqué cet auteur.

Mais au-delà de ça, c’est aussi une manière de populariser le roman. Aujourd’hui, 25 % des films qui sortent au cinéma proviennent de la littérature. « Historiquement, littérature et cinéma ont toujours été très proches. Seulement, de nos jours, il y a eu une accélération du phénomène », présente Régine Hatchondo. Concernant les œuvres télévisuelles, «les audiences sont meilleures lorsqu’il s’agit d’adaptations littéraires. »

De l’autre côté, Nicolas Mathieu affirme que ces adaptations au cinéma constituent un véritable soutien pour le monde littéraire. «C’est bon pour les éditeurs, le marché du livre et ça maintient surtout certains auteurs à flot », éclairait le Prix Goncourt. « Il y a une paupérisation accrue depuis 10 – 15 ans », complète la présidente du Centre National du Livre.

Quels sont les livres qui attirent le plus ? « Ce sont ceux qui touchent à l’actualité », répond Nicolas Mathieu, appuyé par Régine Hatchondo. « La dimension du roman noir, social et très réaliste est proposée à la France. Mais de manière générale, ce qui prend le pas, ce sont les comics book et les bandes dessinées. » Autrement dit, les liens qui lient le cinéma et la littérature ne sont pas près d’être rompus.

 
2021 10 02 CNL 31