Clara Arnaud

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Clara Arnaud, née en 1986, a vécu en Chine, en République Démocratique du Congo et au Honduras. Elle est l’autrice de plusieurs récits de voyage et romans. Après La Verticale du fleuve (2021), Et vous passerez comme des vents fous est son deuxième roman publié chez Actes Sud.

Crédit photo : Marie-Laure_Duarte

 

et vous passerez comme des vents fous

Et vous passerez comme des vents fous
de Clara Arnaud
Éditions Actes Sud
2023

Au cours d’une saison d’estive, les attaques répétées d’une ourse ravivent les tensions dans une vallée pyrénéenne. Tentant de s’abstraire des débats, Alma, une éthologue, et Gaspard, un berger, communient avec la montagne, mêlent leur existence à celles des bêtes. Sur ces terres où l’homme et l’animal sont intimement liés, l’histoire d’un jeune montreur d’ours parti faire fortune à New York, un siècle plus tôt, résonne tragiquement avec le présent. ‘‘Quelques ours ont traversé ma vie. Celui qui détala devant moi un jour d’août 2006, au Kirghizistan. Ceux peuplant les histoires des vieux bergers du Caucase. Ceux d’Ariège, où après des années loin de la France, j’installai mon camp de base dans une vieille maison de pierres en altitude. Et puis ceux de la littérature américaine, des récits de voyage en Sibérie. Leur point commun ? Ils incarnaient le sauvage, radicalement, tout en étant nos doubles. Alors cette figure, depuis un moment, me hantait. Et puis, une question revenait : où est le sauvage ? Moi qui l’avais arpenté durant quinze ans, du Tibet aux replis enforestés d’Amérique centrale, pouvais-je le trouver en France ? Existait-il encore des montagnes qui aient résisté à la domestication ? J’ai voulu écrire et projeter ici un roman de grands espaces, de destins ballottés par la roche et le ciel, de bêtes et d’hommes fondus à leur milieu. Et ainsi, peut-être, espérais-je, décaler le regard sur la montagne, une montagne qui ne serait plus un graal à conquérir, comme nous la raconte la littérature d’alpinisme, pas un ennemi à vaincre ou un terrain de jeu, non plus un univers bucolique, mais un écosystème complet, une puissance vivante, vibrante, un espace métaphorique, où la liberté se renégocie chaque jour. Durant trois saisons, depuis les estives des hautes vallées d’Ariège, j’ai coulé mes pas dans ceux des naturalistes suivant la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées, j’ai côtoyé les bergères et les bergers, écrit un roman au tempo des aléas météorologiques et des humeurs que m’inspirait la montagne. J’ai nourri la fiction de chaque minuscule inflexion du réel, réconciliant l’écriture du voyage et celle romanesque. ’’