Etienne Walker

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Étienne Walker est géographe, maître de conférences rattaché au laboratoire Espaces et Sociétés à Caen. Sa recherche doctorale a porté sur les conflits d’appropriation dans la ville post-fordiste à partir du cas des sorties récréatives nocturnes de fin de semaine à Caen et Rennes, depuis l’activité et la normalisation commerçante jusqu’au gouvernement municipal et étatique, en passant par les mobilisations individuelles et collectives des habitants exposés notamment au bruit de la fête

Après s’être attaché à saisir qui étaient les Gilets jaunes mobilisés notamment en Normandie fin 2018, il s’intéresse actuellement à la dimension spatiale de ce mouvement social dans le cadre d’un projet ANR, l’espace constituant un de ses cadres, enjeux et moyens. Au travers de méthodes géostatistiques notamment, il analyse d’une part et à l’échelle métropolitaine la géographie des lieux appropriés par les participants et celle de leurs lieux de vie, pour saisir ce qu’elles doivent à la division sociale de l’espace et dans quelle mesure elles attestent d’une nouvelle séquence protestataire. De l’autre et grâce à des entretiens biographiques, il contribue à l’analyse localisée du politique en rapportant les trajectoires d’engagement de quelques Gilets jaunes ornais aux configurations dans lesquelles elles se déploient, opérant à différentes échelles mais aussi dans plusieurs champs.

 

Rapports de domination et résistances : approches de géographie sociale
d'Etienne Waker
PUR
à paraitre

Depuis le milieu des années 2000, la question de la dimension spatiale des rapports sociaux, et plus spécifiquement des inégalités sociales, des rapports de pouvoir ou de domination, semble de plus en plus investie par les géographes français. En témoignent les séminaires et colloques, les publications individuelles et collectives qui se sont multipliés – autour des questions d’appropriation de l’espace, de justice spatiale, de gentrification, de discrimination territoriale, etc. – et qui donnent à lire les principales filiations françaises du colloque à l’origine de cet ouvrage (qui compose l'une des quatre publications collectives qui en sont issues). Plus que d’une nouveauté, il s’agit sans doute d’un nouveau seuil dans la mise en œuvre, mais aussi dans la visibilité et la structuration de ces orientations – que l’on dira « critiques » pour reprendre une étiquette de plus en plus mobilisée. Les filiations sont en effet multiples et articulent des dynamiques endogènes à la géographie française et l’importation de démarches rencontrées dans d’autres sciences sociales ou d’autres géographies, notamment anglophones, les unes et les autres étant inséparables de leurs contextes sociaux, économiques et surtout politiques. A partir d'entrées et de terrains divers, cet ouvrage se place du côté de la réflexion sur les concepts. Il entend ainsi montrer l’actualité d’une pensée critique mobilisant les concepts de domination et de résistance pour l’étude des rapports sociaux, notamment au travers de leur dimension spatiale. Cet appareillage théorique nous apparaît en effet (toujours) opératoire pour rendre compte, d’une part, dans une première partie, des rapports sociaux de classe, auxquels s’ajoutent et s’articulent d’autres formes de discrimination liées au genre ou à la « race » notamment. De l’autre, il apparaît utile pour penser, dans une seconde partie, l’ensemble des mobilisations visant l’émancipation de ces différentes formes de domination, mais encore leurs conditions de possibilité – dominations et résistances traversant également les luttes elles-mêmes.