La planification contre l’urgence climatique


Eric Fottorino, directeur de publication du Un Hebdo, a animé une rencontre entre l’urbaniste Jean-Marc Offner et le directeur scientifique du FIG 2023, Florian Opillard. Cet échange entre les deux spécialistes portait sur la question : C’est quoi l’urgence ?

« Il y a les urgences manifestes ou immédiates et celles où l'on doit se donner le temps de prévoir les conséquences sur le long-terme de nos réactions. Malheureusement, l’urgence climatique correspond aux deux cas et on ne sait pas vraiment comment la gérer », explique Florian Opillard pour lancer l’échange. Selon lui, la solution contre l’urgence climatique, qu’il considère comme « la mère de toutes les urgences », est de réinvestir les moyens de l’État dans la planification. Jean-Marc Offner, lui, nuance ce terme : « La planification signifie nier l’incertitude et avoir une vision finie du monde, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Il est nécessaire de planifier mais il faut garder une multitude de possibilités, réfléchir à ce que nous pourrions faire en cas de catastrophe ou d’imprévu ».

Un aspect positif aux catastrophes

En prenant l’exemple de la forêt des Landes qui a brûlé l’été dernier, Jean-Marc Offner a su expliquer son point de vue et faire comprendre à la salle que même une catastrophe peut avoir des effets positifs. Cette forêt était uniquement composée de pins, et donc avec un écosystème « limité ». Elle a été replantée à l’identique, chose que l’urbaniste déplore, il a suggéré : « Pourquoi ne pas planter d’autres arbres qui correspondent plus à nos besoins ? Pourquoi ne pas se servir de cet espace pour installer des champs de panneaux photovoltaïques ? ». Pour les deux spécialistes, il est important de bien se donner le temps avant de prendre de telles décisions, elles n’en seront que meilleures pour lutter contre l’urgence climatique.

 

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