Vagabonds d’hier et d’aujourd’hui


En haut de la Tour de la Liberté, Clément Baloup, auteur de bandes dessinées, Alexandre Chollier, écrivain et géographe, ainsi que Gilles Luneau, écrivain et journaliste, échangent sur trois baroudeurs qu’ils ont suivis de près durant leur vie. Le tout animé par la journaliste littéraire Tara Lennart.

John Muir est la fascination de Clément Baloup. Pionnier de l’écologie, cet homme du XIXe siècle a toujours su comment observer son environnement lors de ses périples. “Il notait dans un carnet ses observations, à la manière d’un scientifique”, raconte l’auteur de bandes dessinées. La simplicité de ses paroles et de ses actions lors de ses balades a amené Clément Baloup à créer une BD en hommage, “J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond”. Une vie qui l’a quand même amené à rencontrer le président Roosevelt pour lui donner l’idée de créer des parcs nationaux !
Gilles Luneau est plus inspiré par Pierre Loti et ses grands voyages autour du monde. Île de Pâques, Sénégal, Chine, Japon, il est passé par 40 des 53 entités étatiques qui composaient le monde au XIXe siècle. Pour le centenaire de sa mort en 2023, Gilles Luneau a voulu retenter un itinéraire similaire mais le monde moderne est bien différent. Le covid lui a fermé bien des portes, dont celle de la Chine, les conflits au Moyen-Orient n’ont pas facilité la tâche, sans parler des conflits russo-ukrainiens.

Le suisse Nicolas Bouvier est le dernier de cette liste. Pour Alexandre Chollier, le fondateur du “travel writing” est fascinant au-delà de sa dimension baladeuse. Dans la biographie qu’il lui consacre, il trouve pertinent d’aborder les métiers qu’il a exercés dans sa vie, sa vie de famille. En somme, l’humain derrière le voyageur.
Les passionnés ont ensuite apporté une vision moderne du voyage. Avec un impact carbone de plus en plus pesant et une mondialisation “lissant les cultures”, comme le souligne Gilles Luneau, il faut changer de modèle. “Il faut différencier le voyage du tourisme. Mieux vaut économiser, si possible, pour rester des mois sur place et se demander ce qu’on peut apporter à ceux qui nous reçoivent”, conclut le journaliste.

 

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