« La poésie élargit le monde »


Magnifique moment ce matin que ce petit-déjeuner littéraire à l’Espace des Arts Plastiques animé par Emmanuel Antoine, son directeur. La 50ne de participants venue suivre cette rencontre accompagnée de café, thé et croissants autour de livre de Bruno Doucey « Ne pleure pas sur la Grèce » ne s’y est pas trompée.

Le 21 avril 1967, le coup d’état de la junte des colonels instaure une dictature en Grèce. Parmi les opposants incarcérés, le poète Yannis Ritsos, dont le livre raconte une page de son histoire.

En même temps, à Paris, Antoine, personnage inventé cette fois, se désole de ne plus avoir de nouvelles de son amoureuse grecque, Fotini, férue de poésie, qui lui a fait découvrir ce poète. Embauché pour un job d’été dans une maison d’édition, il va travailler à l’élaboration du livre noir de la dictature. Grâce à son éditeur, il intègre une mission de la Croix Rouge en Grèce mais pourra-t-il retrouver Fotini...

Bruno Doucey, qui aime beaucoup mêler réalité et fiction, nous amène, à travers ces regards croisés, « ce récit entrelacé qui se tisse », non seulement à prendre conscience, comme Antoine, de l’horreur fasciste, mais aussi à la poésie, de façon subtile. « Peu à peu, dans l’histoire d’Antoine, l’écriture évolue, la psychologie gagne en profondeur, en sensibilité. La poésie élargit le monde alors que le fascisme l’étouffe. Il réduit les mots au sens strict de celui qui les dit tandis que la poésie offre un noyau de mots en expansion, un atome qui s’ouvre à la liberté d’interprétation de celui qui lit ».

Les Éditions Bruno Doucey sont nées en 2010, fondées par le poète Bruno Doucey et la romancière Murielle Szac. C’est elle d’ailleurs qui a eu l’idée de cette collection Sur le fil, qui présente des romans où le destin d’un poète croise l’Histoire. Leur ambition ? Ouvrir la poésie au plus grand nombre.Pour eux, elle aide à penser, à lutter contre tous les extrémismes, les racismes, les intégrismes et les totalitarismes. Elle rassemble au lieu de diviser. Elle parle le langage de la fraternité.

Rendez-vous demain à 9 h 30 au même endroit pour un autre petit-déjeuner autour de « Mokhtar et le figuier », éditions du Pommier, d’Abdelkader Djemaï, le plus déodatien de nos écrivains parisiano-algériens...

la poésie élargit le monde 01 10 2022