L’Europe, un continent aux limites floues

L’Europe n’est pas le continent le plus facile à délimiter ! Au contraire, les interrogations autour de ses frontières sont nombreuses et parmi les plus complexes. Au point de faire l’objet d’une table-ronde organisée ce dimanche matin au cinéma L’Empire.

Peut-on vraiment apporter une réponse définitive à la question des contours de l’Europe ? Depuis des années, cette interrogation persiste dans les débats entre géographes, politiques ou, plus généralement, ceux qui s’intéressent au sujet. Ce dimanche matin, au cinéma L'Empire, Michel Fournier, géographe et ancien ambassadeur, et Etienne Toureille, géographe et auteur d’une thèse «La Turquie en Europe, La Turquie dans le Monde», ont livré leur opinion sur ce thème, sous la modération de Laurent Carroué, Inspecteur général et directeur de recherche à l’Institut Français de Géopolitique.  «Il faut accepter ces doutes et ces frictions», a d’emblée expliqué Michel Foucher. «La division des passés, c’est notre force. Le doute est une vertu européenne.»

Pourtant, au cours de l’histoire, les événements qui pouvaient permettre d’apporter une réponse se sont multipliés. Il y a d’abord eu la création du Conseil de l’Europe en 1949 : pour qu'un Etat puiss y adheérer, il devait être un géographiquement situé en Europe, avoir une culture étroitement liée à celle des autres pays du continent,l’intention de l’intégrer ou encore respecter les droits de l’Homme. Puis, il y a eu l’alliance transatlantique, plus communément appelé OTAN, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avant d’en arriver à l’Union Européenne : pour être membre, il suffit d’être un État européen. «La géographie de l’Europe est dans le politique», a, par ailleurs, rappelé Michel Foucher.

Mais, l’intégration de certains pays pose question. A l’image de la Turquie pour laquelle le processus d’intégration à l’Europe est suspendu, malgré l’union douanière qui permet, entre autres, aux Ukrainiens d’y faire leurs courses, l’intégration du pays désormais mené par Erdogan à l’OTAN ou encore les nombreuses diasporas présentes sur le continent. Une situation notamment causée par les nombreuses tensions avec certains pays européens ou bien le traitement médiatique qui a accompagné le processus. «La Turquie a fait l’objet d’un triple héritage entre le Moyen-Orient, l’Europe et l’Asie centrale», s’est permis d’ajouter Etienne Toureille, thésard sur le sujet.

A cela, ajoutez les difficultés liées au voisinage et vous obtenez une équation bien complexe à résoudre.