Le journalisme dans «la dictature de l’instant»Une dépêche : information transmise par une agence de presse ; se dépêcher : se hâter, faire quelque chose rapidement. Et le journaliste ? Il doit travailler vite pour nous informer rapidement, avec le risque de s’échouer contre quelques écueils décrits par Pierre Assouline, journaliste et romancier, Doan Bui, grand reporter à L’Observateur et lauréate du prix Albert-Londres, Jochen Gerner, illustrateur de presse, et Eric Fottorino, ancienne figure du Monde aujourd’hui directeur de publication du journal Le Un.

Au micro de Pascal Didier samedi, ces quatre grands noms, très grands noms, du journalisme ont réfléchi à leur métier version 2.0 imposée par un Internet et la vitesse qu’il induit. Une vitesse au détriment de la qualité de l’information transmise ? Pas forcément. Tout dépend beaucoup de l’éthique du professionnel. Ce n’est pas l’information qui va vite, c’est sa transmission. Journaux en ligne, gratuit, réseaux sociaux, autant de nouveautés qui ont bouleversé les pratiques ces vingt dernières années. «On essaye de bricoler quelque chose avec les moyens d’aujourd’hui sur un concept très ancien, affirme Eric Fottorino. On a entre les mains des outils d’une puissance unique. On perd connaissance ; tout ça va vite. Il faut redonner la connaissance, ralentir pour réfléchir, se recentrer pour ne pas s’éparpiller.» Pierre Assouline reste un éternel optimiste. «Plus la vitesse d’exécution est grande, plus elle induit une réflexion profonde. Comme Internet est aujourd’hui le média le plus rapide, je vois des quotidiens favoriser la lecture lente avec des portraits, des enquêtes, des sujets qui prennent du temps à faire et à lire». Une spécificité des supports est «le modèle vers lequel on va».

Ce constat, la journaliste Doan Bui le dresse au quotidien. «Je vois le métier changer dans sa pratique, c’est déroutant. La façon d’envisager un reportage demande du temps, de la réflexion. On a le sentiment d’être un dinosaure dans cette tyrannie de l’instantanéité. Reportages longs ou twitt, il faut être capable de jouer sur ces temporalités, c’est un nouveau monde pour nous». Un monde au sein duquel le temps nous échappe. Car si vouloir être les premiers à communiquer l’info peut être dangereux, vouloir la recevoir de façon immédiate l’est tout autant. «Les changements de canaux d’information induisent des problèmes de sources, déplore Pierre Assouline. Le problème d’Internet, c’est qu’on ne cherche pas à savoir d’où vient l’info ; on n’est pas à l’abri d’une manipulation. Le problème de la hiérarchie de l’information est aussi réel. Avant, l’emplacement d’un article dans la page vous éclairait sur son importance. Sur Internet, l’info est nue, présentée seule». Et comme «les gens ne croient plus en l’image», selon Jochen Guerner, ils vont chercher l’info sur une source alternative dont ils ignorent la légitimité… «Il faudrait un regard plus critique et ça, pour l’instant, c’est pas gagné...» glisse Pierre Assouline. Doan Bui enfonce le clou : «Le problème n’est pas l’image mais l’inondation d’images. Une overdose d’images non décryptées suscite la déréalisation de l’événement ! »

Eric Fottorino parle d’une «dictature de l’instant». Les journalistes qui la refusent se tournent vers les maisons d’édition, capables de leur offrir temps et moyens financiers de mener leurs enquêtes. Paradoxe : les magazines achètent aux éditeurs des extraits de ces ouvrages d’enquêtes… menées par leurs propres journalistes !

Le journalisme dans «la dictature de l’instant»

Découvrez les gagnants de la tombola du FIG 2016, félicitations !

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Tombola

Nous allons chercher à garder l’équilibre du cocktail qui a fait le succès du FIG jusqu’à présent : - L’ exigence de qualité scientifique qui incite à faire progresser le discipline en lui permettant de se saisir des grandes questions contemporaines avec la distance critique nécessaire.
- Le lien avec les enseignants du secondaire et le ministère de l’éducation nationale qui permet de faire du FIG un lieu de formation des citoyens et d’expression de l’évolution de la géographie.
- L’ouverture au grand public qui impulse sa dimension festive à l’événement et qui contribue à faire de Saint-Dié-des-Vosges la capitale joyeuse de la Géographie.
Clarisse Didelon-Loiseau et Lionel Laslaz succèdent à Philippe Pelletier et Béatrice Collignon

« Finalement je me suis mise à courir après ce FIG qui va toujours plus vite et qui attire de plus en plus de monde ! »
Maylis De Kérangal, Grand Témoin du Festival, lors de son intervention à la cérémonie de clôture du FIG 2016, s’est d’abord interrogée sur son manque de temps lié au nombre si important de ce qu’il lui était donné à suivre durant ces trois jours de festival, la pluralité des manifestations. « Il y a manque de temps alors qu’il y a tant à voir »
Ici (à Saint-Dié-des-Vosges) tout est proche, mais cette proximité au lieu d’augmenter son temps allait encore le tendre. « Car disposant de tout, tout prêt, comment me diriger ?»
La question de la simultanéité durant le festival l’a étonnée. « La lecture du programme est édifiante ! »

Christian Pierret, président fondateur du festival, a souhaité la bienvenue aux deux nouveaux directeurs scientifiques du FIG :  Lionel Laslaz et Clarisse Didelon-Loiseau.
Ils succèdent à Philippe Pelletier et Béatrice Collignon qui ont brillamment assuré cette direction pendant 3 années.
Lionel Laslaz est maître de conférences, Université de Savoie Mont-Blanc et Clarisse Didelon-Loiseau, ‎Professeur, ‎Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

« Liberté de faire, d’inventer et d’explorer dans les thèmes, pays invités, invitations ; Égalité de traitement entre tous les intervenants ; Fraternité entre nous tous. »
Béatrice Collignon, co-directrice scientifique du festival avec Philippe Pelletier, a dressé son bilan de directrice lors de la cérémonie de clôture du FIG 2016.
La mandature de notre binôme a été qualifiée d’infernale ou de Classe. Elle a bien fonctionné pendant trois ans. Je laisse deux nouvelles personnes : Lionel Laslaz et Clarisse Didelon-Loiseau écrire la suite du festival de Géographie. Le FIG est un festival fait par les géographes pour tout le monde !
Elle a ajouté : la géographie de Saint-Dié-des-Vosges se prête bien à l’organisation de ce festival car tout est proche, il y a encore une vraie vie en centre ville, il est agréable de s’y promener à pied

Une dictée en français, une autre en anglais et, pour la première fois, une programmation séparée qui a permis aux volontaires de participer aux deux exercices ! Ce week-end, la traditionnelle Dictée du Festival International de Géographie a donné du fil à retordre aux 35 amoureux du genre. Mention spéciale à Apolline Thomas, qui s’est imposée à deux reprises chez les moins de 20 ans !

Proposé par Bertrand Lemartinel, le texte « Un pays mal connu » intégrait quelques subtilités de linguistiques, que personne n’a su contourner totalement.

Les lauréats :

• Catégorie moins de 20 ans : Apolline Thomas (18 ans) de Saulcy-sur-Meurthe, 12 fautes
• Catégorie 20-60 ans : Astrid Thisse (49 ans) de Pair-et-Grandrupt, 11 fautes
• Catégorie plus de 60 ans : Lothaire Haag (69 ans), Ban-de-Laveline, 11 fautes

Le texte en langue anglaise a été proposé par Gilbert Broyez, professeur d’anglais. Il s’agit d’un extrait d’un livre sur New York intitulé « A Nation of Immigrants » et intégrant une référence au baptême de l’Amérique.

Les lauréats :

• Catégorie moins de 20 ans : Apolline Thomas (18 ans) de Saulcy-sur-Meurthe, 13 fautes
• Catégorie 20-60 ans : Adriana Colin (39 ans) de Taintrux, 5 fautes
• Catégorie plus de 60 ans : Alexandra Georgeon-Colin (66 ans) de Saint-Dié-des-Vosges, 3,5 fautes.

Dictée Géo

Ces trois jours de festival sont passés trop vite ?
Allez prenez votre temps et regardez tranquillement les temps forts de cette édition  2016 : invités, conférences, géomatique, remise de prix, cérémonies, ambiances, salons, gastronomie, expositions, animations...
Ces vidéos ont été réalisées avec les étudiants en licence TecamTv de l'IUT de Saint-Dié-des-Vosges.