Anthropocène, un gros mot qui peut faire peur


L'influence importante de l'homme sur la nature, appelée "anthropocène", a été détaillée ce dimanche matin par Laurent Testot et Thibaut Sardier.

La salle Isabelle-Autissier a réuni aujourd’hui deux journalistes : Thibaut Sardier qui travaille pour Libération et Laurent Testot, qui écrit pour le magazine Sciences Humaines. Les deux invités ne font pas attendre les festivaliers et les font plonger directement dans le vif du sujet. « Est-ce que quelqu’un sait approximativement ce que veut dire le mot anthropocène ? » Très vite, quelques mains se lèvent. Terme conceptualisé dans les années 2000 par Paul Crutzen, il s’agit d’une ère marquée par l’influence importante de l’homme sur la nature. Des changements pas forcément positifs qui déstabiliseraient l’environnement. « Le taux de concentration en CO2 n'a pas descendu sous la barre des 423 parties par million, la limite du niveau de CO2 dans l'atmosphère est donc déjà bien dépassée », affirme Laurent Testot. Un constat alarmant. Mais alors, comment sortir de cette trajectoire mortifère que le monde est en train de prendre ? « Les accords de Paris sont insuffisants car les objectifs ne sont pas respectés. Il faut que les politiques changent leur regard sur la question ». Pour autant, il est important de rappeler que "l’humanité n’est pas entièrement coupable" mais que le capitalisme en tant que système économique et organisation sociale du monde pourrait avoir sa part de responsabilité. "On parle alors de capitalocène". Certains pays ou continents comme l’Europe, les Etats-Unis, le Japon et la Russie ont un poids historique. Celui de drainer les ressources de la planète à cause de leurs ambitions politico-économiques. Thibaut Sardier rebondit alors sur les propos de son collègue, « mais alors, comment les pays en développement peuvent-ils mieux agir sur leurs écosystèmes» ? Une possibilité envisageable : « adapter au cas par cas ». A quoi sommes-nous prêts à renoncer collectivement ? Si nous ne pouvons pas rejeter toute technologie, nous devons assurer une transition. Un dialogue auquel le public a pu également prendre part pour aussi faire entendre ses idées.

 

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