Des préjugés à combattre


Interrogés par l’auteur et professeur Etienne Augris, Lilian Thuram, président de la fondation Éducation contre le racisme pour l’égalité, et Pascal Blanchard, chercheur et directeur du groupe de recherche Achac, ont présenté leur ouvrage intitulé Mes étoiles noires en image (La Martinière) vendredi après-midi.

Dans sa longue carrière sportive, Lilian Thuram a gagné plus d’un combat footballistique : champion du Monde, champion d’Europe, champion d’Italie, d’Espagne,… son palmarès est éloquent. Son après-carrière, elle, est destinée à un combat sur un autre terrain, beaucoup plus vaste : la lutte contre le racisme.

Déjà auteur de La Pensée Blanche, le président de la fondation Éducation contre le racisme s’est associé à Pascal Blanchard, qu’il a rencontré au centre culturel de Barcelone, pour rédiger un nouvel ouvrage disponible en avant-première lors de cette 34e édition. « On n’était pas d’accord mais c’est sain. Ça permet de trouver une meilleure voie pédagogique pour avoir un chemin médian plus efficace », résume l’historien-chercheur devant une belle assemblée à l’Espace Georges-Sadoul.

Dans cet ouvrage, l’un et l’autre ont dressé le portrait d’une quarantaine de personnalités noires qui ont marqué l’Histoire. « Il est important de se souvenir du passé », appuie Lilian Thuram en faisant suite à des propos tenus plus tôt dans son discours : « Chacun de nous sommes le fruit de cette Histoire. Si aujourd’hui je suis là, c’est parce qu’il y a une Histoire qui existe. »

Cette Histoire, où la majuscule est importante, est souvent vue d’une seule manière selon les intervenants. Alors que selon l’ex-footballeur, « il y a d’autres points de vue » en évoquant le débarquement de Christophe Colomb. « Plutôt que de voir le point de vue du navigateur, il faut aussi voir le point de vue des personnes présentes sur la plage », précise-t-il.

Ces portraits sont tous accompagnés d’une illustration. « Les personnes ont besoin de voir ces étoiles », explique Pascal Blanchard, tandis que Lilian Thuram évoque l’universalité de l’image en évoquant le fait d’« essayer de toucher un autre public ».

Un public visé qui n’est pas obligatoirement jeune. « Les moins de 25 ans sont choqués par l’inégalité homme/femme et par le racisme », conçoit l’historien-chercheur qui a rajouté être très à l’écoute de cette jeunesse pour travailler ses nouvelles recherches. Dans le but, évidemment, de continuer à faire évoluer les mentalités dans le bon sens.

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