La solitude humaine : une inspiration romanesque


Touchant de nombreuses personnes, la solitude humaine peut parfois être une source d’inspiration pour l’écriture d’un roman. C’est le cas pour l’auteur Carine Joaquim et les écrivains Makenzy Orcel et Emmanuel Ruben venus présenter leurs ouvrages dans une rencontre tenue ce dimanche matin à la Tour de la liberté.

Au-delà son aspect géographique pur, le désert peut aussi prendre la forme d’une métaphore à travers la solitude humaine. Une solitude que certains aiment et que d’autres haïssent. À vrai dire, elle peut aussi créer des héros de roman suscitant de la fascination, de l’empathie ou tout autre sentiment du genre chez le lecteur.

C’est le cas de Clarisse, personnage majeur du roman « Les rêves échoués » rédigé par Carine Joaquim. Âgée de 14 ans, cette adolescente, considérée comme difficile, doit faire face aux angoisses de sa mère et l’indifférence de son père, tout en essayant de surmonter, comme elle le peut, ses difficultés scolaires. Un cas de solitude causé par une forme d’abandon de la part des parents qui touche aussi l’héroïne de « Une somme humaine », écrit par Makenzy Orcel. « Elle se pose la question de son existence », précise-t-il. Emmanuel Ruben, à travers « Les Méditerranéennes » va quant à lui préférer prendre le côté explorateur de la solitude humaine grâce au personnage de Samuel Vidouble retrouvant sa famille maternelle en Algérie.

Une famille maternelle qui possède une figure, Mamie Baya, à l’origine de sa volonté de voyage. Cette figure de l’aïeule se retrouve également chez nos deux autres auteurs. Même si Makenzy Orcel avoue en douter « Ma narratrice vit dans une très grande solitude donc elle a besoin d’inventer des figures », argumente l’écrivain. Pour Clarisse, personnage de Carine Joaquim, cette figure se retrouve dans la famille de Tony, un jeune homme la prenant sous son aile lorsqu’elle décide de fuguer en direction du Portugal.

Un besoin d’ailleurs qui se ressent dans chacun des livres présentés. « Ce dont j’avais besoin pour la trame narrative, c’est un ancrage géographique et loin », argumente l’auteur de «Les rêves échoués». Emmanuel Ruben ira même jusqu’à avouer que Constantine, lieu où Samuel Vidouble qui témoigne de la guerre d’Algérie en espérant retrouver Djamila connue à Paris, est « un personnage du livre car une grande partie s’y passe ». Quant à elle, la narratrice de Makenzy Orcel préfèrera s’échapper à Paris avant de voyager. « A chaque fois, je raconte le lieu et son histoire » conclut l’écrivain.

Rendre le personnage héroïque tout en permettant de s’évader en tournant simplement les pages : ne serait-ce pas ça l’un des (nombreux) buts d’un roman ?

La solitude humaine une inspiration romanesque 02 10 2022