Grândola, Vila Morena


La conférence de Barbara Cabrita et Victor Pereira prévue vendredi matin et annulée, l’avion de l’un d’eux n’ayant pu décoller, a finalement eu lieu ce matin, à la demande insistante du duo, exaucée sans souci par l’équipe du FIG.

Après nous avoir fait écouter la chanson, Barbara Cabrita, comédienne et Victor Peirera, historien, nous en ont conté l’histoire. Grândola, Vila Morena est une chanson portugaise composée par Zeca Afonso, qui raconte la fraternité des habitants de Grândola. Zeca Afonso, étudiant en histoire à Coimbra, aime la musique, joue du fado et commence à composer des ballades pour parler du peuple. Devenu professeur d’histoire, il continue de jouer et d’écrire. Tout un courant autour de la chanson populaire et révolutionnaire se forme alors, ils se rendent de bals en fêtes populaires pour diffuser cet air et ces paroles malgré la censure toujours à l’affût.

La particularité de Grândola, c’est qu’elle démarre par des bruits de pas (de bottes) sur des gravillons, qu’il n’y a pas de musique, juste une réunion de voix d’hommes qui transmet des mots de fraternité, de rébellion. Elle est associée à la révolution des Œillets et à la restauration de la démocratie au Portugal. En effet, le 25 avril 1974, à minuit quinze, cette chanson est diffusée à la radio portugaise Radio Renascença et sert de signal pour commencer la révolution qui renverse le régime.

Mais elle continue de vivre car, en 2013, un groupe de députés de gauche chante cette chanson à l'Assemblée, elle est ensuite reprise lors des manifestations massives pour s'opposer à l'austérité imposée par le gouvernement. Aujourd’hui, même les Français la connaissent puisqu’elle a été reprise dans la série espagnole La Casa de Papel. Cette chanson, ainsi associée à la révolution, se veut un symbole de résistance. Longue vie à elle !

Grândola Vila Morena