Barbara Cabrita, une passionnée dans la cour des grands spécialistes


Énergique, enthousiaste et radieuse, la comédienne franco-portugaise Barbara Cabrita nous fait l’honneur de partager un moment au coin du FIG.

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à aller dans un salon comme le FIG cette année ?

Le FIG m’a invité dans le cadre de l’année de l’alliance France-Portugal donc moi c’est plus ma partie : parler du Portugal, de mes origines. J’apprends énormément de choses, je suis entourée de géographes, de scientifiques. Je parle aussi d’un documentaire que je suis en train de préparer sur l’histoire de l’immigration portugaise en France.

 

Vous vous intéressez aux planètes, à l’univers et ses mystères, à l’immigration, des sujets de sciences dures comme sociales. Vous considérez-vous comme une scientifique ?

Ah non pas du tout ! Je ne suis pas du tout scientifique ! Je suis une comédienne qui s’intéresse et qui est curieuse de plein d’autres choses et j’ai bien une licence d’anthropologie mais ça fait pas du tout de moi une scientifique, au contraire je ne prétendrais pas à ça. Moi qui vis aux côtés de tellement de spécialistes en la matière, loin de moi cette idée (rire).

 

Quelle méthodologie avez-vous employée pour votre documentaire sur la migration portugaise ?

J’ai rencontré énormément de gens avant d’écrire ce documentaire, il va être réalisé dans très peu de temps alors on est en préparation. En revanche, pour l’écrire ça m’a demandé des années de recherches, de rencontres avec des historiens comme Victor Pereira, au FIG en ce moment. J’ai rencontré des artistes et surtout c’est énormément de témoignages de Portugais qui ont immigré en France, qui sont restés au Portugal, qui ont immigré récemment en France suite à la crise de 2008 au Portugal… ça a vraiment été des années de recherche, de lecture de thèses, de découvertes sur la dictature de Salazar. Et ce dans quoi je m’inscris, l’histoire de l’immigration, c’est grâce à mon père, au travers de mon grand-père, et aujourd’hui qu’est-ce que notre génération à nous revendique ? Que dit cette immigration en France ?

 

Le projet de série sur les différentes vagues d’immigration est-elle toujours dans un coin de votre tête ?

Ma priorité c’est vraiment le documentaire sur l’histoire de l’immigration portugaise en France donc pour moi la priorité c’est vraiment ce film-là. Ensuite, en découlera, la même méthode de retracer les chemins, mais avec d’autres nationalités.

 

Une idée du lieu de diffusion ?

Alors j’ai pas le droit de le dévoiler pour le moment, en revanche ce sera à la télé. On hésitait avec le cinéma et finalement on s’est rendu compte qu’avec la télévision les gens étaient plus nombreux à regarder. Que partager ces histoires-là avec un public aussi large, c’est une aubaine.

 

Un retour sur le report de votre Grândola Villa Morena ?

Je n’ai pas pu y être puisque mon avion n’a pas décollé, ça m’arrange puisque je suis très écolo, mais du coup je n’avais pas de train non plus venant du sud de la France. Donc aucun moyen de transport pour être présente au rendez-vous prévu vendredi, un énorme regret pour Victor Pereira et moi-même. Finalement, on a fait des pieds et des mains pour pouvoir faire exister cette intervention, elle aura lieu demain matin à 10 h sous le chapiteau "Viva portugal" implanté sous la Tour de la Liberté.

Pour moi et un grand nombre de Portugais, Grândola Villa Morena, c’est la marche en avant de la fin de la dictature. Quand avec Victor on l’écoute, même pour les essais de son, ça nous donne des frissons, on a envie de pleurer. En fait, ça a été très simple de demander aux organisateurs de le déplacer et, dans ce cadre de l’alliance France-Portugal, c’est important d’entendre ce chant, passer à côté serait vraiment dommage.

 

Quelques mots pour définir ces deux jours de FIG ?

J’adore ! Je suis assez frustrée car il y a tellement d’événements à voir et... Je ne peux pas les voir ! Puisque je fais partie de deux ou trois événements en 24 h, c’est compliqué pour moi de me rendre à d’autres rendez-vous. C’est passionnant, l’organisation est incroyable, j’ai l’impression d’assister à une immense masterclass. C’est vraiment intéressant en tant qu’ancienne étudiante à la fac, j’ai envie d’assister un peu à tout et d'apprendre un peu de tout. Je trouve que c’est un festival passionnant et vital. Ça me fait beaucoup de bien.

 

Article de Simon IUNG.

 

interview de Barbara Cabrita 01 10 2022