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Le corps, miroir de la société



Au Musée Pierre-Noël, le corps est mis à l’honneur autour de deux thématiques en apparence opposées : la danse et l’obésité. Une décomposition des mouvements du corps, inédite et originale, qui a même surpris les intervenants.

 

«Je pensais que nous navions rien à voir ensemble. Mais en réalité, nous avons beaucoup de similitudes»? se réjouissait Smaïn Laacher. La surprise est totale pour ce sociologue expert des questions migratoires et de lobésité. Il ne pensait pas trouver en son homologue, Laura Cappelle, une sociologue capable «dexciter son cerveau». Pourtant les deux chercheurs se sont souvent retrouvés autour dune rencontre sous le signe du «Corps hors norme».

Mais avant de commencer cette rencontre, place aux définitions. La norme, notion centrale de ce sujet, se comprend, selon Smaïn Laacher, comme «ce qui simpose à tous, non par des individus mais par le prisme des institutions». Que cela soit par la minceur des ballerines daprès Laura Capelle, ou par lobésité qui met «le corps dans lembarras» selon le sociologue strasbourgeois : notre corps est emprunt de normes.

Cest au travers du regard de lautre mais aussi de son propre jugement que les normes corporelles sentretiennent. Une double violence pesante qui affecte le domaine de la vie publique mais également de la vie privée.  “ On se corrige dans le miroir “, rappelle Laura Capelle dans le domaine de la danse, tandis que Smaïd Laacher évoque une femme obèse qui senferme dans son corps”. 

 Ne tirons cependant pas un trait trop pessimiste sur la perception du corps. Comme le rappelle le sociologue, l’image de la personne obèse a évolué au fil des décennies. Notamment grâce au travail des différentes associations :  "Elle va pouvoir bénéficier dune souffrance privée qui se transforme en cause publique". 

Dans le cas de la danse, cest au XIXe siècle que les femmes s'affirmèrent sur le devant de la scène, avec lessor des ballerines. Corps plus visibles même sils restaient toujours sexualisés par loeil masculin, les ballerines représentaient aussi cette sublimation de la figure féminine”. 

Se détacher du regard de lautre mais également accepter son corps : voilà les points finaux de cet entretien.