Jean-Louis Subileau

SUBILEAU Jean Louis site

 

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, Jean-Louis Subileau a été directeur adjoint de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) de 1970 à 1982, puis a dirigé de 1982 à 1986 la Mission de coordination des grandes opérations d’architecture et d’urbanisme de l’État (la Villette, l’Institut du monde arabe, le Grand Louvre, le nouveau ministère des Finances à Bercy, le musée d’Orsay, la Tête Défense, l’Opéra-Bastille), avant de se consacrer plus spécifiquement à l’édification de la Grande Arche de la Défense en tant que directeur général de la SEM Tête Défense de 1986 à 1991. De 1990 à 1997, il est directeur général de la SCET (groupe Caisse des dépôts) et président de G3A (Grande Arche architecture aménagement), société spécialisée dans le management de projets complexes. À partir de 1998, il assure la maîtrise d’ouvrage de grandes opérations d’aménagement : « Euralille » (1998-2010) et « Île Seguin- Rives de Seine » sur les terrains Renault à Boulogne-Billancourt (2003-2008).

Les différentes fonctions qu’il a assumées (responsable d’études urbaines, maître d’ouvrage, mandataire, assistant à maître d’ouvrage, consultant) ont enrichi sa vision de la ville au service de laquelle il travaille depuis plus de quarante ans, ce qui lui a valu de recevoir en 2001 le Grand Prix de l’urbanisme. Dans l’ouvrage qui lui est consacré à cette occasion, il écrit : « La ville n’appartient à personne, nul ne la tient dans sa main, ne la pense dans le silence de son atelier. Elle est le produit de l’histoire et de la confrontation des acteurs, une œuvre collective dans laquelle l’habitant ne trouve pas aisément sa place. »

Dès 2008, dans la perspective de la fin de son mandat de directeur général d’Euralille, il décide de monter une agence de conseil en aménagement. Il crée alors Une fabrique de la ville, société à laquelle s’associe dès l’origine Guillaume Hébert. Cette structure est mise au service des maîtres d’ouvrage publics ou privés. Elle les accompagne dans le développement de grands projets territoriaux et dans le montage de projets urbains complexes.

Au sein d’Une Fabrique de la Ville, Jean-Louis Subileau est notamment chargé de mettre en œuvre la stratégie territoriale d’Euralens pour favoriser l’impact économique et social du musée du Louvre à Lens. Il pilote actuellement la mission d’élaboration du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal de Plaine Commune, et dirige également la mission d’AMO pour la mise en œuvre d’opérations d’aménagement complexes sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg et auprès de la SPL 2 Rives. Une Fabrique de la Ville est par ailleurs conseil de Plaine-Commune, et a participé avec Dominique Perrault à la conception du village olympique pour Paris 2024.

Jean-Louis Subileau a été chargé en juin 2016 par le Premier Ministre, d’une mission de préfiguration d’un Projet d’Intérêt Majeur pour le bassin minier du Nord Pas-de-Calais. Il a remis un rapport au gouvernement en novembre 2016, préconisant de nombreuses actions : la mise en valeur des grands sites miniers, le renforcement des centralités, le développement des activités et de la formation, la réhabilitation thermique des logements et l’aménagement des cités minières.

Il est l’auteur, avec Guillaume Hébert, du livre « La fabrique de la ville aujourd’hui », ouvrage publié en 2018 aux éditions Dominique Carré-La Découverte.

 

plus loin plus proche

Plus loin, plus proche. Planifier une ville durable et solidaire
de Jean-Louis Subileau, Guillaume Hébert, Anna Cremnitzer et Sébastien Harlaux
Éditions Dominique Carré-La Découverte
2023

15 ans, en urbanisme c’est peu. Et pourtant, en à peine deux décennies, un autre monde territorial et urbain a émergé sous nos yeux, imposé par l’accélération du changement climatique, lui-même facteur de nouvelles questions stratégiques, politiques et sociales. À la lumière critique de son expérience, « Une Fabrique de la ville » tente de cerner ces mutations et de mettre en œuvre des outils synthétiques de compréhension et d’action.

La ville et les territoires sont sous tension. Il y a quinze ans, il était coutumier d’affirmer, face aux utopies urbaines déclarées et aux récits journalistiques enflammés, que l’essentiel de la ville du futur était déjà là. L’objectif était de faire « la ville sur la ville », de réhabiliter les centres, de prolonger raisonnablement (et avec talent) le canevas de la trame et des réseaux existants. Nous savons aujourd’hui que cet urbanisme sage, équilibré, raisonné, n’est pas une réponse à la mesure du changement climatique et des mutations technologiques. Même si la démarche de décarbonation pousse à la conservation de l’existant, l’ampleur des défis écologiques va produire à grande échelle des bouleversements spatiaux, sociaux et sociétaux que nous pressentons sans pouvoir encore en mesurer la nature, le rythme et la dimension systémique. La conscience de l’incertitude invite à l’expérimentation, à la mobilisation des sciences et de l’imaginaire. La recherche de réponses requiert une œuvre collective et une haute exigence, intégrant un éventail de disciplines de plus en plus large dans une combinatoire urbaine originale. Cette ligne de conduite est depuis 2008 celle d’Une Fabrique de la ville. Ce livre en est le reflet au travers de quelques exemples de missions urbaines et territoriales caractérisées par une temporalité longue et une grande diversité des échelles et des lieux d’intervention. Avec une conviction constante : la ville est le bien commun par excellence.