François Duprat

François Duprat est né en 1976 à Toulouse. Il rencontre Vanyda aux Beaux-arts de Tournai en Belgique. Ensemble, ils réalisent « L'année du dragon », et « L'année de la chèvre » (Boîte à bulles). Il publie plusieurs BD jeunesse dont la série « Léo Cassebonbons »,et « Mon cousin dans la mort »(Boîte à Bulles), « 55 minutes » scénario de Xavier Bétaucourt (Jungle), « Les bonhommes de pluie » (Editions de la Gouttière). Il dessine ensuite l'album « Mediator, un crime chimiquement pur » (Delcourt), sur un scénario d'Irène Frachon et Eric Giaccometti, et des couleurs de Paul Bona. Il participe également en tant qu'illustrateur aux films documentaires « Jacques Doriot, le petit führer français », et « Réglements de compte à l'Institut » de Joseph Beauregard. Il travaille actuellement en atelier sur Lille, avec Vanyda et Olivier Perret au sein de l'association La Malterie.

Mediator, un crime chimiquement pur
de Irène Frachon, François Duprat et Eric Giacometti
Éditions Delcourt
2023

Comment un médicament potentiellement mortel a-t-il pu être vendu pendant trente ans par une firme pharmaceutique en toute connaissance de cause et sans faire réagir les autorités sanitaires ? En 2007, au CHU de Brest, un cas suspect fait tiquer la pneumologue Irène Frachon. Elle se souvient d’un drame sanitaire survenu dix ans plus tôt dont elle a été témoin, jeune médecin, et qui concernait un médicament coupe-faim, l’Isoméride, interdit en 1997. Elle débute une étude scientifique doublée rapidement par une véritable enquête quasi policière à la recherche d’indices sur la nature du Mediator. Elle obtient le retrait du Mediator fin 2009 et dénonce par la publication d’un livre témoignage, les manquements scandaleux de la firme et de l’agence du médicament. Malgré la censure du livre et de multiples pressions, l’affaire éclate fin 2010 lorsque l’agence reconnait l’existence de milliers de victimes. Le scandale conduit à l’ouverture d’une tentaculaire enquête judiciaire ainsi qu’à de profondes réformes de la sécurité sanitaire. Ce récit est aussi le portrait de l’inquiétant patron d’un grand laboratoire français, Jacques Servier, fondateur d’une « maison » à la réputation sulfureuse et aux amitiés politiques puissantes. Des documents inédits jettent une lumière nouvelle sur le fonctionnement de ce laboratoire.
Le récit invite aussi le lecteur à plonger dans les entrailles de l’agence française du médicament, au fonctionnement opaque et marqué par de dangereux conflits d’intérêts entre experts et laboratoires pharmaceutiques. C’est le témoignage à deux voix d’une lanceuse d’alerte, la pneumologue Irène Frachon, et de son complice et co-scénariste, l’auteur Éric Giacometti, qui furent tous deux confrontés au même système médico-pharmaceutique où argent et pouvoir font (trop) bon ménage. Le Mediator, bien plus qu’un scandale, est un crime en col blanc hors norme.