Noémie Calais

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Noémie Calais est éleveuse de porcs noirs en agriculture biologique dans le Gers. Diplômée de Sciences Po Paris, elle commence sa vie professionnelle dans le milieu du conseil à Londres et change de cap suite à des problèmes de santé. Son expérience et ses réflexions ont fait l'objet d'un livre co-écrit avec Clément Osé, “Plutôt Nourrir”, sorti en septembre 2022 aux éditions Tana.  Elle y raconte le parcours de l'installation agricole, et la désobéissance des éleveurs locaux contre des normes interdisant le plein-air. Elle questionne notre rapport à la mort de l’animal, s’interroge sur notre déconnexion au vivant et sur les mirages de la viande de synthèse. Le modèle d’élevage qu’elle défend met en lumière l’indispensable équilibre animal/végétal à retrouver pour continuer à nous nourrir demain.

Crédit photo : Clément Osé

 

plutot nourrir

Et vous passerez comme des vents fous
de Noémie Calais et Clément Osé
Éditions Tana
2022

L'histoire d'une diplômée de Sciences Po devenue éleveuse de cochons noirs dans le Gers et militante, face à l'agro-business, de l'alternative du mode de vie paysan, solidaire et joyeux. Un récit sensible et politique, immersif et documenté, qui reconnecte à la réalité d'un monde agricole aux premières loges des enjeux de notre siècle.
C'est Clément, narrateur et personnage, qui raconte, avec recul, subjectivité et humour, l'histoire de Noémie, ancienne camarade d'université brillante, sociable et fonceuse. De toute la promo, c'est celle qui a pris le virage le plus serré, passant d'une carrière internationale dans un bureau londonien à un élevage de cochons dans une petite commune rurale du Gers. Ce changement de mode de vie, elle le doit à des problèmes de santé qui sont aussi à la racine de son engagement écologique. Devenir paysanne est un combat, contre l'hiver, les défis physiques et techniques, les craquages émotionnels. Mais Noémie est déterminée, persévérante et portée par le collectif paysan qu'elle a intégré autant que par les moments de grâce, l'indépendance et la liberté que lui procure son métier. Le modèle d'élevage qu'elle a choisi, de petite taille, extensif, biologique, en circuit court et qu'elle partage avec les autres éleveurs de l'atelier où elle découpe et transforme sa viande, est un pari difficile. Les petits paysans souffrent des pressions économiques du système industriel et des politiques qui lui sont adaptées. Pour avoir été au contact de l'élevage intensif, elle sait que ce système est une impasse écologique qui broie les hommes autant que les bêtes. D'abord focalisé sur des questionnements écologiques, Clément comprend au fil de son immersion l'importance salutaire du lien à la vie, à la mort, à l'animal, à la terre qu'incarnent Noémie et les paysans, et qui les rapprochent de la vérité autant que d'un modèle alimentaire viable, durable et juste. Confrontés aux dérives biosécuritaires, corollaires d'une agroindustrie aveugle et cupide, les petits éleveurs vont devoir s'organiser et lutter pour défendre le plein air et le modèle paysan dont l'affaiblissement provoqué menace de rendre nos sociétés humaines encore moins résilientes. À la faveur de cette lutte, Noémie remet en cause l'idée même de produire pour se réorienter vers la vocation essentielle de l'agriculture : nourrir les gens, leurs corps et leurs âmes et nourrir la terre.