Salim Bachi

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Né en 1971 à Alger, Salim Bachi fait ses études de lettres à Paris à la Sorbonne et publie en 2001 son premier roman, Le Chien d'Ulysse, aux éditions Gallimard, salué par la critique et récompensé notamment par le prix Goncourt du premier roman, le prix de La Vocation et le prix Pierre de Monaco du premier roman. L’ouvrage a été sur les listes du Goncourt, du Renaudot et du Femina. Ses deux premiers romans font partie d’un cycle romanesque élaboré à partir d’une ville imaginaire, l’antique Cyrtha qui emprunte ses traits aux villes algériennes, ce cycle s’achevant par un recueil de nouvelles : Les douze contes de minuit, qui cartographie la décennie noire de la guerre civile en Algérie. Après une année de résidence à la Villa Médicis à Rome, où il écrit son troisième roman, Tuez-les tous, il entame l’étude romanesque du fait religieux avec son roman historique, Le silence de Mahomet, publié en septembre 2008 et sélectionné pour le prix Goncourt, le prix Goncourt des Lycéens et le prix Renaudot la même année. Dans ce livre, Mahomet devient le sujet d’un roman dans lequel quatre de ses plus proches fidèles se souviennent de l’homme qu’il a été, avec ses doutes et ses espérances, ses faiblesses et sa grandeur. Le silence de Mahomet présente une vision romancée et controversée de Mahomet puisque le prophète de l'islam est présenté comme un homme lettré conscient de sa mission prophétique et guerrière.

Salim Bachi a publié dix ouvrages aux éditions Gallimard dans la collection blanche : ses livres ont obtenu le prix Tropiques, le prix de la Vocation, le prix Goncourt du premier roman, le prix prince Pierre de Monaco de la découverte et le prix Renaudot Folio pour son récit autobiographique Dieu, Allah, moi et les autres. Il a également publié deux autres romans aux éditions Grasset et Flammarion : Moi, Khaled Kelkal et Le dernier été d'un jeune homme, une exofiction sur le jeune Albert Camus, qui rejoint par là son travail sur Mahomet et qui s'achève par Le Consul, un roman sur le Juste parmi les nations Aristides de Sousa Mendes, constituant là aussi un cycle de « la religion » puisque Le Consul relate, sous forme de confession, la destinée du consul du Portugal à Bordeaux Aristides de Sousa Mendes, catholique fervent et humaniste, qui permit à des milliers de réfugiés venus de toute l'Europe d'échapper en juin 1940 à la menace nazie en leur accordant des visas malgré les ordres de son gouvernement, tenu par la main de fer de Salazar.

Salim Bachi a par ailleurs publié trois récits autobiographiques : Autoportrait avec Grenade, aux éditions du Rocher, Dieu, Allah, moi et les autres aux éditions Gallimard et enfin L'exil d'Ovide aux éditions Lattes. Ses livres sont traduits en anglais, suédois, allemand, grec et arabe. Il a aussi été pensionnaire à la Villa Médicis à Rome et a bénéficié de missions Stendhal en Espagne (Grenade), au Portugal (Lisbonne) et à Cuba (La Havane). Ces résidences ont donné lieu à l’écriture et à la publication d’ouvrages, romans et récits, en relation avec le pays ou la ville de résidence choisie pour la mission.

Crédit photo : Catherine Hélie_Gallimard_2014-12_3948

 

la peau des nuits cubaines

La peau des nuits cubaines
de Salim Bachi
Éditions Gallimard
2021

Un cinéaste en manque d'inspiration se rend à la Havane pour y tourner un film. Artiste subversif, amoureux des bas-fonds, il y rencontre Chaytan, un Iranien réfugié politique qui tient un restaurant et vit une relation passionnelle avec une Cubaine, Laura. Ce dernier connaît tous les coins mal famés de l'île et lui servira de guide infernal le temps de son séjour. Devant la caméra du cinéaste défilent nuit après nuit, de La Havane à Cienfuegos, des prostituées et leurs souteneurs, ainsi que des marginaux de toutes sortes, comme ce jeune couple d'Iraniens, opposants au régime des mollahs, exilés sur une île dont ils ne parlent pas la langue et dont la violence les engloutira. La description de cette errance nocturne dans la cité tropicale est captivante comme un film noir. Au fil de rencontres sensuelles avec des jineteras, de dérives alcoolisées dans des lieux interlopes, ponctuées de dialogues avec Chaytan, dont la figure se révélera diabolique, le cinéaste se laisse envoûter par cet univers aux allures de cauchemar, jusqu'à la fin tragique de son séjour dans la « capitale des douleurs ».