Philippe Descola

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Après des contributions à l’ethnologie de l’Amazonie, fondées notamment sur des enquêtes parmi les Achuar, Philippe Descola se consacre depuis plusieurs années à l’anthropologie comparative des rapports entre humains et non-humains et, plus récemment, à l’anthropologie des images. Professeur émérite au Collège de France et directeur d’études à l’EHESS, il est notamment l’auteur de La Nature domestique (2019 [1986]), Les lances du crépuscule (1993), Par-delà nature et culture (2005), Diversité des natures, diversité des cultures (2010), L’écologie des autres (2011), La Composition des mondes (2014), Une Écologie des relations (2019), Les Formes du visible (2021), Ethnographies des mondes à venir (avec Alessandro Pignocchi, 2022). Médaille d’or du CNRS en 2012, Philippe Descola est membre de la British Academy et de l’American Academy of Arts and Sciences.

Crédit photo : Le Seuil-1 B. Roscot-Pleutin

 

ethnographies

Ethnographies des mondes à venir
de Philippe Descola et Alessandro Pignocchi
Seuil
2022

Alessandro Pignocchi, auteur de BD, proche des habitants de la zad de Notre-Dame-des-Landes, où il a vécu, et Philippe Descola, professeur au Collège de France, partagent une conviction : il va falloir transformer radicalement notre rapport au vivant dans son ensemble. Ce livre a deux visages : d’un côté des bulles poétiques et fantaisistes proposées par le dessinateur ; de l’autre, une discussion sérieuse et même serrée avec le grand anthropologue sur les moyens d’organiser de nouvelles relations entre humains et non-humains. Car dans notre aspiration à dépasser le naturalisme, les autres peuples ne sont pas seulement des exemples à suivre, mais des sources d’inspiration. L’anthropologie se révèle un réservoir d’outils intellectuels qui nous aident à nous penser nous-mêmes et à imaginer l’avenir. Les concepts qui organisent notre rapport au monde (nature, culture, État, économie,...) ne peuvent en effet devenir des objets de réflexion que si l’on est en mesure d’imaginer leurs contraires, de ressentir leur caractère relatif. Du dialogue entre les deux auteurs émergent ces contre-points à nos façons de faire. Ce sont des facettes de notre rapport au monde, diluées dans l’habitude et l’évidence qui sont pointées. Original, critique et politique, ce livre inscrit la question des relations aux vivants non-humains dans un projet de société global et émancipateur, il cherche et propose des leviers d’action pour le faire advenir.