Christophe Bouton

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Christophe Bouton est professeur de Philosophie à l’Université Bordeaux Montaigne. Spécialiste de Hegel, il a élargi ses recherches aux théories de l'histoire et à la question du temps dans la philosophie contemporaine. Publications (sur le thème de l'urgence) : Le temps de l'urgence, Le Bord de l'eau, 2013 ; L’accélération de l’histoire. Des Lumières à l’Anthropocène, Seuil, 2022.

Crédit photo : Hermance Triay

 

l acceleration de l histoire

L’accélération de l’histoire
de Christophe Bouton
Seuil
2022

Comme une locomotive lancée à toute allure qui aurait perdu son conducteur, l’histoire des sociétés occidentales se caractériserait, à partir du milieu du XVIIIe siècle, par une accélération exponentielle qui serait devenue hors de contrôle. Telle est, résumée en quelques mots, la vision monolithique de la modernité dont Hartmut Rosa est le représentant le plus connu. Cet ouvrage se propose de l’interroger, en prenant pour objet l’accélération comprise comme une catégorie historique de la modernité, plus exactement : l’accélération de l’histoire. Il retrace une trajectoire qui mène de la fin des Lumières et des prémices la révolution industrielle, où commence l’accélération des changements politiques et des progrès technologiques, à l’Anthropocène, dont la dernière étape, allant de 1945 à nos jours, a été appelée « la Grande Accélération ». Depuis cette période en effet, les impacts destructeurs des hommes sur la planète ont augmenté et continuent de le faire à une vitesse spectaculaire. La méthode suivie ici relève de ce que l’auteur appelle la théorie critique de l’histoire, qui associe étroitement histoire des concepts et réflexion sur la modernité. Où et quand l’idée de l’accélération de l’histoire est-elle apparue ? Qui sont ses défenseurs ? Quelles sont les significations qu’elle revêt dans ses divers usages théoriques, pratiques et politiques ? Au nom de quels critères l’accélération est-elle considérée comme une bonne ou une mauvaise chose ? Enfin, vivons-nous vraiment à l’ère de l’accélération généralisée ? Ne faut-il pas plutôt varier les perspectives en étant attentifs à d’autres expériences du temps historique, comme le souci du passé ou l’esprit de l’utopie, qui résistent à cette tendance de fond ?