Vincent Munier ou la vie sauvage"J'ai eu la chance de grandir dans une région où la nature impose la beauté de ses caprices saisonniers, et découvrir ces paysages avec mon père, qui m'a appris à respecter la quiétude du monde sauvage tout en m'initiant à la photographie."

Les photographies de Vincent Munier sont une invitation à découvrir des instants privilégiés, saisis près de chez lui dans ses Vosges natales ou au cours de ses voyages à l'autre bout du monde. Sa première photo animalière, il l'a prise a l'âge de 12 dans la forêt de son enfance. Laissé seul par son père avec un fusil-photographique à la main, il a été surpris par une harde de chevreuils qu'il a saisie au passage. Il le dit lui même, "la photo était floue, évidemment" mais une passion était née. Sa première "grande claque", il l'a eue lors de son son voyage au Kamtchatka, péninsule volcanique de 1250 km de long située en Extrême-Orient russe qui s'avance dans l'océan Pacifique. Ce voyage lui a d'ailleurs inspiré le nom de sa maison d'édition Kobalann - qui signifie 'ours' (signeur incontesté de ce territoire désertique) en langage local. Depuis, il a parcouru le monde à la recherche d'ours polaires, de manchots royaux, de loutres de rivières, de mésanges bleues, de bisons, de lièvres arctiques ou encore de loups blancs (sa deuxième "claque" !) dont il est fasciné et qu'il a passé des semaines à guetter dans le Grand Nord. Cet amoureux des grands espaces, photographe avant tout, ne rend de compte à personne, travaille de manière complètement autonome et "cale" son emploi du temps sur le cycle de vie des animaux. Entre deux expéditions photographiques, il était à Saint-Dié-des-Vosges pour présenter son livre "Solitudes" et son exposition. Un "must see"!

Clémence Daudon