Retour sur le Prix du Livre de Géographie des Lycéens et Etudiants 2023

Les participants au Prix du Livre de Géographie des Lycéens et Étudiants avaient jusqu’au 31 mai pour voter pour leur livre préféré. Le décompte des votes a vu la victoire de Raphaël Pieroni et Jean-François Staszak, pour Monde enchanté. Chansons et imaginaires géographiques, ouvrage qu’ils ont co-dirigé, publié chez Georg Editeur en 2021. Ils succèdent à Camille Schmoll, lauréate de l’édition 2022 avec Les Damnées de la mer, et à Sylvie Lasserre lauréate en 2021 avec Voyage au pays des Ouïghours.

 

Comme pour les deux premières éditions, cinq ouvrages étaient en compétition. Se trouvaient ainsi aux côtés de Monde enchanté : L’Atlas des forêts dans le monde (Joël Boulier et Laurent Simon, Autrement, 2022), Pourquoi nous ne faisons rien pendant que la maison brûle ? (Lydia et Claude Bourguignon, Éditions d’en bas, 2022), Plus vite que le cœur d’un mortel (Max Béal et Vincent Rousseau, Éditions Grevis, 2021), Russie, le retour de la puissance (David Teurtie, Armand Colin, 2021). Les votes ont été particulièrement serrés cette année, chaque ouvrage ayant trouvé son public.

Pour Jean-François Staszak « Recevoir le prix du livre de géographie des étudiants et des lycéens est simplement formidable. C’est un beau coup de pouce pour le livre, qui va aider son éditeur - genevois - à mieux le diffuser en France. C’est une belle reconnaissance pour le département de géographie de Genève, auquel appartiennent ou ont appartenu les auteur·es de cet ouvrage collectif. Et c’est surtout un encouragement pour une géographie qui ose se saisir d’objets peut-être un peu improbables et cherche à communiquer auprès d’un plus large public, en publiant des ouvrages non-académiques. Nous remercions chaleureusement les élèves, étudiant·es et enseignant·es qui se sont engagé·es dans l’attribution de ce prix. Qui nous convainc de publier une suite : Voyage enchanté, qui sortira en 2024 ! Au-dessus des vieux volcans / Glissent des ailes sous le tapis du vent / Voyage Voyage… ».

La seule ambition du Prix du Livre de Géographie des Lycéens et Étudiants est de faire lire, comprendre, analyser, critiquer, approfondir, débattre, choisir, argumenter, aimer des ouvrages de géographie. De nombreux témoignages de participants montrent que cette année encore, cette mission est remplie : « l’ensemble des livres étaient accessibles pour des lycéens : nous n'avions pas besoin d’être experts des sujets abordés pour comprendre. La participation au concours fut une expérience enrichissante : elle nous a permis d’élargir nos champs de lecture, en temps normal nous n’aurions pas eu l'envie de nous intéresser à ce type d'ouvrages. L’activité autour du livre Monde Enchanté nous a particulièrement intéressés car nous avions la possibilité d'étudier une chanson que nous connaissions ce qui nous a permis d'en apprendre davantage sur l'aspect géographique des chansons et également de d’essayer d’utiliser une démarche d’analyse originale ! (…) Certains d’entre nous souhaitent poursuivre des études de géographie ou encore dans le domaine de la géopolitique, ainsi des ouvrages tels que La Russie, le retour de la puissance ont pu être enrichissants et utiles pour leurs études futures » (Terminale HGGSP, Lycée Paul Robert, Les Lilas).

Monde enchanté

Commençons par Monde enchanté. Cet ouvrage a été d’abord plébiscité pour son objet, la chanson. « Son approche de la géographie est tout à fait inédite ; si les géographes s’intéressent déjà depuis longtemps à notre perception et à l’imaginaire que nous avons des espaces, c’est la première fois que des auteurs font le choix d’étudier des chansons populaires » (HK Lycée Montesquieu, Le Mans). La chanson, objet géographique particulier, qui permet d’appréhender la géographie autrement : « Nous n’avons pas l’habitude d’aborder la géographie sous une forme ludique. Même les étudiants réticents à l’idée de lire ont été séduits par le concept » (1ère année BTS Tourisme, Lycée Colbert, Lyon). « Par son entrée dans la géographie culturelle, il aborde des thématiques que nous explorons hélas trop peu souvent au lycée » (1ère, Lycée Simone Veil, Marseille). Pour la Terminale Spé HGGSP du Lycée Saint-Charles de Saint-Martin de Crau, l’ouvrage « est rempli d’anecdotes et en même temps, il « colle » à notre univers géographique, il exprime auditivement ce que les cours, les photos, les cartes nous décrivent ». La musique dépayse : « Les musiques présentes dans l’ouvrage nous invitent au voyage et rendent celui-ci captivant du début à la fin » (1ère HGGSP, Lycée René Descartes, Saint-Genis-Laval). La musique qui s’écoute au gré des envies : « c’est un livre qui peut se lire en partant du milieu, il n’y a pas forcément d’ordre » (1ère HGGSP, Lycée International de Ferney-Voltaire, Site de Saint-Genis-Pouilly).

Mais la chanson n’est pas qu’originale et ludique. Elle permet d’avoir un regard critique et engagé sur le monde. L’ouvrage « permet d’évoquer différents thèmes engagés (racisme avec la chanson « Africa » ou « La Petite Tonkinoise », homosexualité avec « YMCA » qui devient un hymne gay, lutte contre la pauvreté avec « SOS Éthiopie » …) à travers l’évocation de lieux géographiques plus ou moins connus, réels ou imaginaires (« Né en 17 » de J.J. Goldman) » (1ère HGGSPB, Lycée St-Joseph St-Marc, Concarneau). « La majorité des chansons (…) ont une dimension revendicative, et des paroles qui sont de double sens. Pensons à « Nathalie » de Gilbert Bécaud (1964) et son amour russe comme métaphore de la détente entre les pays du bloc de l’Ouest et de l’Est. Ou à « YMCA » de Village People (1978) qui est devenu un hymne prônant les mêmes droits pour les gays dans un pays (les États-Unis) encore de nos jours fort intolérant. La YMCA (Young Men's Christian Association) était une association pour les jeunes où ils se sentaient libres et acceptés » (1ère HGGSP, Lycée Français de Bilbao). Le lien est souvent fait entre ce qui est vu en cours et une chanson : « L’analyse de certaines chansons a particulièrement retenu notre intérêt. Le décryptage de la chanson « The Suburbs » de Arcade Fire aborde l’imaginaire de la banlieue nord-américaine, tout en y joignant une expérience individuelle teintée de nostalgie. Il est évoqué des concepts tels que l’étalement urbain, l’homogénéité architecturale. Dans la chanson, on peut, grâce à une analyse géographique, voir le regard ambivalent que porte le groupe aux suburbs. J’ai trouvé intéressant de retrouver des concepts que l’on apprend en géographie dans des chansons car cela permet de voir comment certains produits culturels s’emparent des concepts géographiques, plus ou moins consciemment pour en faire quelque chose d’intime » (HK, Lycée Albert Schweitzer, Le Raincy).

Les élèves ont parfaitement compris ce qui se joue avec la chanson géographique : le rapport au lieu, à l’espace, aux territoires. Pour les élèves de Terminale HGGSP du Lycée Benjamin-Franklin (Orléans) « ce livre est une vraie découverte, à chaque page, de lieux parfois oubliés ». « Ce livre a pour but de montrer que les chansons permettent de former un imaginaire géographique, car elles modifient notre rapport aux territoires : elles les dessinent, les façonnent et leur donnent du sens en fonction de nos émotions et expériences. Nous pouvons ainsi trouver de la géographie à travers les chansons, non pas objective mais personnelle et intime. L’enchantement du monde par la musique est personnel et intime, chacun a ses propres émotions face à un lieu. Les chansons créent un imaginaire dans notre conscience, elles créent des représentations de lieux qui n’existent qu’en nous et par nous et qui peuvent pourtant être largement partagées ». (HK, Lycée De la Légion d’Honneur, Saint-Denis). Et, complètent les étudiants de BTS Tourisme du Lycée St-Joseph Bossuet (Lannion) : « La musique peut rendre le lieu mémorable, la musique laisse son empreinte, elle marque l’histoire du lieu et la musique devient historique. La musique fait de ce lieu un lieu mythique. (…) Et pour nous futurs professionnels du tourisme, cela ouvre des perspectives ».

Deux grandes questions structurent l’ouvrage : ce que les chansons disent des lieux et ce que les chansons font à un lieu. Les participants ont aussi souligné ce que la chanson apporte à la géographie : « Ce livre est intéressant car il donne un point de vue géographique sur des chansons qu’on connaît tous. Le fait que nous connaissions les chansons nous permet de se sentir plus concernés. Il met en valeur la culture et permet la découverte de certaines régions géographiques au travers de ces paroles. En faisant de la géographie par l’art, cela rend la géographie plus attractive et accessible, moins élitiste » (Terminale HGGSP, Lycée Fénelon Sainte-Marie, Paris). C’est « un ouvrage frais qui nous invite à écouter le monde d’une autre oreille ! (…) Partez alors à la découverte du monde et observez la géographie telle que vous ne l’avez jamais vue et … écoutée ! » (Licence 2 Histoire-Géographie, Université Bretagne Sud, Lorient). L'ouvrage est « une bonne entrée didactique pour montrer ce qu'est la géographie tout en participant à son renouvellement. Ainsi, science qui privilégie le visuel, la géographie parait aujourd'hui dépendre aussi du sonore » (HK, Lycée Giocante, Casabianca). Cette entrée dans la géographie culturelle n’a pas toujours été facile : « Certains élèves ont d’abord été décontenancés par les analyses parfois très personnelles réalisées par les géographes invités, mais après relecture et analyse nous avons compris que la géographie culturelle s’attache aussi à l’étude des représentations que l’on se fait d’un lieu, d’une ville, d’un espace. C’est une dimension tout à fait nouvelle de la géographie pour nous cette année. La géographie scolaire n’aborde jamais la géographie de la chanson et le rapport que nous pouvons avoir à un territoire. Ce fut ainsi une belle initiation à la géographie des représentations » (1ère HGGSP, Lycée Maurice Ravel, Saint-Jean-de-Luz).

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Dans l'ordre :
- Couverture proposée par les étudiants de HK du Lycée de la Légion d’Honneur, Saint-Denis.
- Couverture proposée par les étudiants de HK du Lycée Montesquieu, Le Mans.
- Le vote des élèves du Lycée Émile Roux, Confolens.
- Illustration réalisée par des élèves du Lycée Jeanne d’Arc, Caen.

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Attention, sur cette image se cache un QR code pour accéder à un podcast réalisé par des étudiants d’HK du Lycée Fénelon de Clermont-Ferrand !

Pour terminer sur Monde enchanté, nous retiendrons cette phrase des élèves de Terminale HGGSP du Lycée régional polyvalent Honoré Daumier (Marseille) : « Cette lecture a été une véritable opportunité qui nous a permis de développer un attrait particulier pour la Géographie, discipline souvent délaissée au compte de l’Histoire et des sciences politiques » et celle d’un HK du Lycée Fustel de Coulanges (Strasbourg) : « À la fin de cet ouvrage, l’unique désir reste la chanson de rappel ».

Plus vite que le cœur d’un mortel

Plus vite que le cœur d’un mortel a inspiré de nombreuses réalisations : des cartes et croquis mais aussi des dessins, poèmes, une bande dessinée et une magnifique vidéo, réalisée par Pablo Savelli et Quentin Mouledous (deux élèves de Première du Lycée international des Pontonniers). La vidéo est à voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=mIBnbv08KIo. Les lieux de tournage sont à Strasbourg, le parti pris des élèves étant de dire que l’ouvrage leur offre une grille de lecture qui s’applique à d’autres villes, parfois de manière surprenante.

Deux illustrations réalisées par les élèves de Terminale HGGSP, Lycée L’Emperi, Salon de Provence. « Nous avons choisi de nous centrer sur une ville avec un aspect délabré pour bien représenter la crise économique qui frappe la ville de Cleveland. Puis nous avons illustré les personnes de couleur blanche représentant les riches qui quittent la ville par des silhouettes transparentes, et une famille de couleur noire, elle plus pauvre, étant contrainte de rester dans la ville par manque d’argent. Cette famille est représentée par une silhouette quadrillée. La crise économique, elle est représentée par des nuages et des éclairs, prenant pour forme des courbes statistiques descendantes. Cette illustration a pour but de représenter globalement le sens du livre, les émotions qu’il nous a procuré, ce que nous en avons compris et perçu, la trace que nous voulions laisser de notre participation à ce prix lycéen du livre de géographie ».

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Dessin d’HK du Lycée Faidherbe (Lille) montrant Vincent Béal et Max Rousseau sur leur terrain de recherches.
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Bande-dessinée d’HK du Lycée Montesquieu, Le Mans.

 

La construction de l’ouvrage a beaucoup plu : « nous sommes pris par la lecture du prologue accrocheur qui casse les codes classiques de l'ouvrage scientifique sans pour autant en négliger les fondamentaux », disent les Classes de licence 2 et 3 de l’Université Grenoble Alpes / Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine. « Max Rousseau et Vincent Béal parviennent à nous emmener en voyage, à nous faire sentir l’ambiance de Cleveland ; on entendrait presque le silence, les doutes et les espoirs sur le blanc des pages du livre, en arrière-plan de ce que nous expliquent les auteurs » (HK, Lycée Carnot, Dijon).

La portée de l’ouvrage a elle aussi été soulignée « Ce livre centré sur Cleveland présente une portée bien plus large. En effet, le phénomène de désurbanisation est observable dans d’autres contextes notamment européens, y compris en France et en Allemagne, ce qui nous a permis d’enrichir notre connaissance des phénomènes urbains. Il en va de même pour d’autres éléments comme la place de la nature en ville, qui est l’objet d’attentions croissantes à l’échelle mondiale. Le modèle de Cleveland présenté en fin d’ouvrage nous a permis d’envisager des alternatives aux principales politiques d’aménagement urbain » (ECG1 et HK, Lycée Jacques Amyot, Melun). Des alternatives présentes en France par exemple : « nous avons travaillé au lycée sur la métropolisation. Le livre m’a permis de comprendre un phénomène inverse, thème qui est rarement abordé, la désurbanisation des villes abandonnées des États-Unis. En effet, Cleveland, Detroit, Toledo sont des villes abandonnées, en situation de déclin, à cause de l’arrêt d’investissement, dès les années 1950. La crise de 2008 ne va faire qu’accentuer ce phénomène. Je trouve d’ailleurs qu’on peut faire un lien entre ces villes américaines et les villes françaises en marge, ce qui est assez intéressant car ces dernières sont aussi caractérisées par le déclin urbain et le désinvestissement » (1ère HGGSP, Lycée Victor Hugo, Paris).

Max Rousseau et Vincent Béal vont à la rencontre des habitants, les citent, intègrent leurs portraits dans l’ouvrage. Tout ceci a été remarqué et apprécié : « L’approche de Max Rousseau et Vincent Béal fait une large place à la sensibilité, voire même à une subjectivité consciente et assumée au sens de la critique post-moderne : les chercheurs-observateurs ne prétendent nullement faire abstraction de leur propre posture, ici celle d’Européens arpentant les quartiers pauvres d’une ville nord-américaine de la Rust Belt, Cleveland. Que les auteurs aient choisi de faire partager leurs rencontres avec les habitants de Cleveland, souvent Africains-Américains, leur donnant la parole, évoquant les paysages urbains par les croquis plutôt que par le recours à la photographie, donne à ce livre une dimension particulièrement attachante, une fois surmontée la relative difficulté technique due aux nombreuses références à des institutions et des programmes urbains américains spécialisés » (HK, Lycée Condorcet, Paris). « Nous apprécions aussi beaucoup les sortes d’interludes avec des croquis, les auteurs nous donnaient l’impression de les accompagner sur le terrain. Il y a aussi toute une part de récit de la construction de la ville, des traces, les ghettos, la crise des subprimes ... On y croise aussi des gens, ceux qui vivent, qui décident, qui transforment. Cela nous amène aussi à échanger entre nos différentes spécialités : HGGSP, AMC, SES » (Terminale HGGSP, Lycée Desfontaines, Melle). « Nous avons été sensibles au fait que cette monographie soit mêlée de témoignages, de récits historiques et politiques, mais également de nombreuses cartes permettant de se repérer dans l’espace et, ainsi, d’imager les propos. Le point de vue extérieur rend ce livre particulièrement humain, car une grande majorité de livres, surtout sur ce sujet, parlent d’un point de vue intérieur nuisant parfois à une réponse objective à une telle problématique. De plus, Plus vite que le cœur d’un mortel permet à un public novice une première approche de la géopolitique. De surcroît, les auteurs entremêlent termes précis et techniques à un vocabulaire plus allégorique et imagé. En somme, Plus vite que le cœur d’un mortel s’est révélé à nous comme une initiation à la lecture géopolitique, mais également comme la révélation d’un problème d’une Amérique amochée et d’une Europe malade marchant dans ses pas » (1ère HGGPSP, Lycée Diwan Karaez, Carhaix-Plouguer). « Plus vite que le cœur d’un mortel nous apporte aussi un vent d’air frais car c’est un récit raconté comme un roman policier, avec des péripéties, des dialogues. Avec la parole rapportée, les auteurs et les habitants rencontrés sont comme des héros romanesques. L’écriture de cet ouvrage est donc complètement différente de ce que nous avons l’habitude de retrouver dans les livres de géographie classiques, sous forme d’essai ou d’atlas par exemple » (1ère HGGSP, Lycée Polyvalent Eugène Woillez, Montreuil sur Mer).

L’ouvrage, ancré dans une géographie critique et engagée, témoigne du racisme et de la ségrégation, marqueurs des villes américaines : les élèves de l’Atelier Premier Campus (Lycée Jean-Paul de Rocca Serra, Porto-Vecchio) l’expliquent : « le fait d’étudier le capitalisme dans ce contexte précis sort des sentiers battus, et nous permet de constater les conséquences néfastes de ce système qui est pourtant au cœur de nos vies. Avant la lecture de cette étude, il nous apparaissait comme un système positif et sans failles, tout comme la mondialisation. Cela nous montre donc l’envers du décor et une image moins « parfaite » de la première puissance mondiale. On y découvre un territoire délaissé, abandonné volontairement par les politiques et des populations divisées, ghettoïsées par un racisme systémique. On apprend que ce racisme est encore au cœur de la vie des habitants des villes qui font face à la désindustrialisation aux États-Unis ». Même chose pour les hypokhâgneux du Lycée Pasteur (Besançon) : « Cet ouvrage nous a réellement permis de comprendre que cette crise n’a pas touché de façon égale la population mais particulièrement la tranche de la population la plus défavorisée. De plus, les auteurs présentent bien les origines de la crise des subprimes et la mauvaise gestion économique de la ville de Cleveland comme étant dominée par une élite économique blanche. L’ouvrage tente de montrer que la pauvreté des populations noires a été favorisée par les populations blanches à la tête des institutions qui ont adopté des attitudes stratégiques mais vaines. Aussi, nous avons toujours perçu le racisme comme conséquence directe du colonialisme en Amérique, et comme résultat d’une fracture volontaire au sein de la société ».

Que faire une fois la ville abandonnée, perforée, transformée ? « Une fois le choc et le deuil passés, ceux qui n'ont pas eu l'occasion, ou n'ont pas fait le choix, de délaisser Cleveland pour des horizons plus joyeux (bien souvent des populations racisées) se trouvent devant une possibilité toute neuve : celle d'amorcer un processus de renouveau, en s'immisçant dans tout ce qu'il pouvait demeurer après l'ouragan provoqué par les lois du marché sur la ville. Une sorte d'économie alternative de la débrouille se met alors mise en place, plus centrée probablement sur les problématiques climatiques et sociales que ce fut le cas du temps de la Manufacturing Belt, puisqu'elle émane cette fois des habitants, des rescapés, de ceux qui ont vécu le déclin dans leur chair, et non plus des entrepreneurs, des actionnaires et des politiciens » (Terminale, Lycée Jeanne d’Arc, Clermont-Ferrand). Comme le remarque un enseignant du Lycée Georges de la Tour (Metz), les élèves (1ère HGGSP) « ont manifesté leur surprise en découvrant la face cachée d’une Amérique souvent montrée comme une puissance hégémonique et qui pourtant doit s’adapter à des formes de déclin. Néanmoins, ils ont également pris conscience que du déclin peut jaillir une renaissance, preuve de la vivacité des phénomènes géographiques étudiés ».

« Bien que la plupart des élèves aient considéré ce livre comme complexe, amenant parfois à sortir de sa zone de confort, il demeure une œuvre extrêmement intéressante, qui présente de façon authentique, aussi bien que factuelle et personnelle, une ville peu considérée par les médias, dont les multiples enjeux méritent d'être étudiés de près. Cet ouvrage amène à réfléchir à la réalité quotidienne aux États-Unis, à la situation précaire, pouvant même aller jusqu’à la malnutrition, de milliers d’habitants, au racisme omniprésent. Il permet de nous ouvrir les yeux sur un sujet peu connu, et de stimuler notre esprit critique » (Club de lecture, Lycée français Charles de Gaulle, Londres). Un livre complexe mais passionnant, qui ouvre la voie vers d’autres terrains et d’autres réflexions : « véritable invitation au voyage, à la découverte d’une ville et de ses problématiques, on referme à regret l’ouvrage, avides de poursuivre l’exploration... » (Terminale HGGSP, Lycée Français International Jean Giono, Turin).

Enfin, il ne faut pas oublier que ce livre est aussi un hommage à Matthieu Giroud, jeune géographe décédé tragiquement au Bataclan lors des attentats de 2015. Matthieu Giroud devait partir à Cleveland avec Max Rousseau et Vincent Béal. Son portrait, à la fin de l’ouvrage, et la dédicace qui l’accompagne, rappellent avec pudeur et délicatesse à quel point il manque à la géographie, à ses collègues et ses amis, mais aussi que ses écrits restent. « C’est un très bel hommage que ses amis lui ont rendu et son portrait vient clore dignement ce livre de géographie vivante, humaine et civique » (Terminale HGGSP, Lycée L’Emperi, Salon de Provence).

Pourquoi nous ne faisons rien pendant que la maison brûle ?

Cette géographie vivante, humaine, engagée, les participants l’ont aussi trouvée dans Pourquoi nous ne faisons rien pendant que la maison brûle ?, de Lydia et Claude Bourguignon, un livre qui dès sa couverture fait réfléchir : « Ce livre, plus qu'aucun autre, a attiré notre attention. Il nous a captivés, interpellés et a suscité en nous une réflexion profonde sur notre société actuelle. En effet notre choix s’est fait en majeure partie grâce à la couverture où l’on aperçoit le titre prenant la forme d’une question de rhétorique et suscitant notre curiosité grâce à sa tonalité très polémique. Cette question est d’ailleurs légitime étant donné que nous nous la posons tous plus ou moins, et elle résonne en chacun de nous, dans une ère où notre environnement (ici notre « maison ») se dégrade à une vitesse presque incontrôlable. L’image apparaissant sur la couverture est très intéressante car nous pouvons voir notre planète brûler dans les flammes, entre des mains bel et bien humaines. C’est à la fois une belle et tragique manière de dire que la terre que nous habitons brûle entre nos mains, ou plutôt de nos propres mains » (Terminale HGGSP, LGT Albert Calmette, Nice).

Des lycéens comme des étudiants ont souligné l’importance de la lecture de cet ouvrage : « Nous l’avons choisi car il évoque un enjeu qui nous tient à cœur et nous met face à la réalité. (…). Le livre fait un lien entre la destruction du vivant, des sols, de l’eau etc. et ses conséquences géopolitiques ». (1ère HGGSP, Lycée St-Joseph St-Marc, Concarneau). Les hypokhâgneux du Lycée Albert Schweitzer (Le Raincy) expliquent : « Nous ne faisons rien pendant que la maison brûle : ces auteurs essaient de nous expliquer pourquoi, pour nous persuader d’agir enfin. Bien que le fond de cet essai n’ait rien de particulièrement novateur, c’est sa forme crue, violente et brutale qui nous interpelle, nous lecteurs, et qui en matérialise l’efficacité. Contrairement à ce que pourrait penser un esprit naïf, le réchauffement climatique n’a pas que des conséquences écologiques : celui-ci porte avec lui de nombreuses crises sociales, humaines et civilisationnelles. D’ailleurs, réduire notre crise actuelle à la question du réchauffement climatique est tout à fait absurde : il est tout un système bien plus complexe autour, de ses causes à ses conséquences. En questionnant l’écologie, l’on pose aussi des questions sur l’alimentation, la science, la technique, ou même vis-à-vis de l’idéal du progrès et des inégalités croissantes que cela engendre ».

L’urgence de s’informer et l’urgence d’agir sont présentes dans bien des textes : « Pourquoi ne faisons-nous rien pendant que la maison brûle ? est un livre incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à la question environnementale et à l’avenir de notre planète. C’est un ouvrage généraliste pour dénoncer certes l’impact des activités humaines sur la planète mais surtout l’inaction coupable des Hommes. Il souligne enfin la nécessité d’une transition vers une économie plus respectueuse et de l’environnement et de la justice sociale. Il y a urgence, il en va de l’effondrement de notre civilisation » (1ère HGGSP Lycée Marcel Gambier, Lisieux) ; « Ce livre tire donc la sonnette d’alarme et nous oblige à penser notre avenir commun. C’est une grande claque, douloureuse, mais nécessaire. Abandonnons les sujets futiles. Intéressons-nous au vivant, aux humains et aux autres qu’humains. Mobilisons-nous pour sauver tout ce qu’il est possible de sauver. C’est urgent, mais il n’est pas encore trop tard. » (1ère, Lycée Fulgence Bienvenüe, Loudéac). « Le sujet très actuel abordé dans le livre nous semble prioritaire par rapport aux autres thèmes traités (…). Par son écriture claire et directe il se distingue des autres ouvrages et nous offre en parallèle un espoir et des solutions pour notre avenir et celui de la planète » (1ère HGGSP, Lycée Craponne, Salon de Provence). « Sensibles aux sujets qui touchent notre quotidien et qui feront nécessairement partie des défis à relever demain (encore plus qu’aujourd’hui) nous avons finalement porté notre choix sur Pourquoi ne faisons-nous rien pendant que la maison brûle ? S’il est un brin démoralisant, il est aussi utile à la prise de conscience et de compréhension des enjeux actuels » (1ère, Lycée Augustin Fresnel, Bernay).

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1ère HGGSP, Lycée Craponne, Salon de Provence
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1ère HGGSP, Lycée Jeanne d’Arc, Bayeux
12me
Seconde, Lycée Marcelin Berthelot, Saint-Maur des Fossés.
13ma
1ère HGGSP, Lycée Nelson Mandela, Pibrac.

 

Le témoignage poignant d’un étudiant de L3 (Sorbonne Université) originaire d’Haïti a fortement marqué le comité de sélection : « La situation est catastrophique mais le plus catastrophique serait de ne pas considérer la nécessité de comprendre le problème dans sa dimension urgentiste. Certaines des données mentionnées me rappellent des pans entiers de ma vie de tiers-mondiste : comme l'abattage des rares espaces boisés de mon pays pour bâtir des énormes zones franches au nom de la concurrence et de la main d'œuvre à bon marché. Je peux citer aussi le fait que comme par hasard l'usine de production de Coca-cola se trouve sur la plus grande nappe phréatique du pays. Ce livre est le grand drame haïtien décrit par un observateur extérieur (…) Ce livre n'a pu susciter qu'admiration de ma part tout en révélant ma part de l'insouciance coupable. Et je sais que j'aurai l'opportunité d'en parler alors je serai ravi de faire ce qu'il est urgent de faire (…). Merci pour cette découverte magnifique ».

Bien des votes se terminent par une invitation à lire cet ouvrage, comme par exemple celui des élèves de plusieurs classes du Lycée Alfred Mézières (Longwy) : « en tant que lycéens, nous avons été particulièrement sensibles au message de Lydia et Claude Bourguignon qui déclarent en conclusion « C’est pour la jeunesse que nous avons écrit ce livre afin qu’elle comprenne ce qui nous arrive. Pour être forte il ne faut pas qu’elle soit naïve ou Bisounours mais qu’elle soit lucide et définisse bien ce qui ne va plus dans ce monde qui s’écroule ». Nous conseillons donc ce livre tout particulièrement aux jeunes de 15-17 ans, car c’est à cet âge que les individus forment leurs premières opinions politiques et commencent à s’exprimer que ce soit sur les réseaux sociaux ou auprès de leurs pairs, et sensibiliser la génération qui dans trente ans sera responsable de la direction des plus grandes puissances mondiales pourrait nous donner une chance de changer la direction prise par l’humanité quand il s’agit de penser à notre planète ». Invitation à la lecture, mais aussi à l’espoir : « au-delà de la critique, les deux auteurs proposent des solutions alternatives et durables pour protéger l'environnement. Ils mettent en évidence l'importance de l'agriculture biologique, de l'agroécologie et de la conservation de la biodiversité. Ils réclament également une meilleure éducation environnementale et un changement de mentalité pour promouvoir un mode de vie plus respectueux de la nature. C’est ce qui nous a le plus touchés car notre génération est sensibilisée à ces questions mais se sent souvent impuissante » (1ère HGGSP, Lycée Henri Matisse, Cugnaux).

Russie, le retour de la puissance

L’ouvrage de David Teurtrie, Russie, le retour de la puissance a lui aussi été une belle découverte pour bien des participants. C’est « un ouvrage fascinant qui offre une analyse approfondie de la place de la Russie dans le monde contemporain » (1ère et Terminale HGGSP, Lycée Émile Zola, Châteaudun), qui s’inscrit en outre dans le programme de la spécialité HGGSP : « Il nous permet de (re)voir les notions de hard et soft power. Il est intéressant de voir comment David Teurtie nous explique comment la Russie essaie d’égaler les États-Unis dans le domaine du numérique en développement des « Gafam » russes. Pour chaque élève qui dispose de la spécialité HGGSP et qui s’y intéresse, ce livre mérite d’être connu afin de comprendre le monde qui nous entoure, de comprendre la Russie qui est un acteur majeur des relations internationales actuelles. Comme la Russie est l’un des grands rivaux de l’Occident et l’un des plus grands dangers, chacun devrait s’intéresser au « retour de la puissance » russe » (1ère, Lycée Masséna, Nice). « Vouloir saisir la complexité de la Russie et sa position sur la scène internationale aujourd’hui était essentiel pour notre groupe. Ce livre nous a permis de mettre en lumière et de comprendre certains aspects de la puissance russe et son retour, plus de 30 ans après la disparition de l’URSS » (1ère et Terminale, Lycée Vauban, Lycée français de Luxembourg).

Les participants ont apprécié l’approche de David Teurtie, dans un ouvrage paru, pour mémoire, avant la guerre : « en ayant fait le choix de s’élargir sur la Russie en tant que nation et non en tant qu’agresseur, l’ouvrage se fonde sur des faits, des données, des graphiques et des cartes et garantit une impartialité dans ses propos. (…). Ce qui est pertinent dans ce livre, c'est qu'il insiste sur le désir d’une construction eurasiatique politique forte de la part de la Russie. Poutine active un courant idéologique théorisé par le philosophe Alexandre Dougine sous le nom d’eurasisme. Il s’agit de se démarquer d’une modernité européenne jugée décadente tout en se forgeant un bloc de civilisations capables d’y résister. C’est dans ce cadre qu’elle exerce son pouvoir sur les petits pays périphériques. Tout en tâchant de préserver son asianité, la Russie essaie de regagner la puissance perdue en rejouant son influence sur les satellites de l'ex empire soviétique, tels que la Biélorussie ou le Kazakhstan » (1ère, Lycée Marcel Gambier, Lisieux). Les élèves du Lycée international de Londres Winston Churchill ajoutent : « nous avons ainsi beaucoup apprécié le fait que Teurtrie donne au lecteur une multitude de perspectives, à la fois celles de l’Europe occidentale, auxquelles nous sommes souvent confrontées, et celles de la Russie. Ainsi, l’auteur nous rapporte certains discours de figures politiques russes, telles que Vladimir Poutine, ou d’autres membres du Kremlin. On songe à un exemple parmi tant d’autres, dans la section “De l’union eurasiatique à la Grande Eurasie”, la partie “Le pivot eurasiatique de la Russie”, qui nous explique que l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014 était perçue par les analystes russes, tels que Sergueï Karaganov, comme une tentative de légitime défense contre les “avancées impérialistes” de l’Europe dans des territoires qu’ils jugeaient appartenir à la Russie ». Un dernier témoignage sur cet ouvrage permet de changer encore de perspective, car les élèves vivent aux États-Unis : « en tant qu'élèves américains, les tensions entre la Russie et les États-Unis font la Une des actualités. Ce livre nous a particulièrement aidé à comprendre ces relations, ainsi que les relations de la Russie avec l'Union européenne et l'Asie. Il discute également des enjeux internes en Russie, y compris la corruption, la répression politique et les mouvements d'opposition. L'auteur souligne également la nature autoritaire du régime de Poutine et les implications pour la démocratie en Russie et dans le monde. Ce sujet, souvent abordé dans nos cours est repris par David Teurtrie qui explique le lien entre les tensions de la Russie et cette forme de gouvernement » (1ère HGGSP et Terminale, Dallas International School, Dallas).

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Illustration réalisée par des élèves du Lycée Jeanne d’Arc de Caen.

 

Atlas des forêts dans le monde

Enfin, le dernier ouvrage en sélection était l’Atlas des forêts dans le monde, de Joël Boulier et Laurent Simon. Le fait que l’ouvrage soit un atlas a séduit : « en comparaison à d’autres livres de la sélection, cet ouvrage possède de nombreuses cartes par sa nature d’atlas. Cette prolifération de cartes peut être un atout dans le cadre d’un prix lycéen puisque le public visé est plus jeune et novice. On ne ressent ainsi pas d’effet de lassitude » (Terminale Spécialité HGGSP, Lycée Benjamin-Franklin, Orléans). « En maitrisant autant le fond que la forme, l’Atlas des forêts dans le monde nous a semblé ainsi être à la hauteur du sujet qu’il traite en permettant à un public large de s’initier à des enjeux aussi importants que la biodiversité, la gestion des risques ou la reforestation. Plus fondamentalement, le choix de ce livre réside dans sa capacité à donner au lecteur une opinion éclairée face au débat public et à la nécessité de gérer cette ressource de manière commune et collective » (HK Lycée Fénelon, Paris).

Pour les hypokhâgneux du Lycée Léon Blum (Créteil), « ce qui rend ce livre véritablement captivant, ce sont les nombreux exemples et illustrations qui nous aident à visualiser des phénomènes que nous ne connaissions pas forcément. Les images magnifiques et les anecdotes intéressantes renforcent notre compréhension et notre connexion avec les forêts. Nous avons été transportés dans un voyage à travers différents écosystèmes forestiers, découvrant leur richesse et les défis auxquels ils sont confrontés ». Et pour les hypokhâgneux du Lycée Paul Cézanne (Aix-en-Provence), « l’Atlas des forêts dans le monde permet de découvrir un environnement mal connu et pourtant très proche : les forêts. Il apporte une base solide sur le thème et permet d’avoir une vision globale de cet environnement. Cela remet la forêt au cœur d’enjeux contemporains, économiques, sociétaux et surtout, géographiques ». Ces enjeux très variés des forêts dans le monde ont pu interpeller les élèves : « Tous les enjeux sont traités de manière objective, claire, accessible et concise ce qui rend cet atlas plaisant à lire » (HK Sainte-Marie, Lyon). « L’Atlas des forêts a aussi été plébiscité : la forme Atlas (que certains ne connaissaient pas) avec son alliance de textes courts et l’attrait de la carte leur a semblé un gage de facilité de lecture. Ils ont maintenu leurs votes à la fin du processus pour cet ouvrage car il leur a semblé que c’était le livre qui cumulait une forme attractive et un fond instructif. Ils ont été intéressés par la découverte des différentes fonctions de la forêt, qu’ils ignoraient, et surpris par l’omniprésence de conflits liés à la forêt. Si au final ce livre a gagné, c’est parce qu’il a convaincu les élèves que cet espace présente un enjeu mondial et doit être protégé. On voit ici que les élèves recherchent des livres qui leur apportent de la matière à comprendre le monde pour avoir des outils pour le changer ou l’améliorer » explique une enseignante encadrant deux groupes de 1ère HGGSP au Lycée Galilée (Cergy).

Mêmes préoccupations pour la classe de spécialité HGGSP du Lycée Thérèse d’Avila (Lille) : « Nous avons sélectionné ce livre parmi les cinq ouvrages proposés d’une part parce qu’il aborde un sujet au cœur des problématiques actuelles. En effet, le changement climatique nous incite à étudier notre environnement et les menaces auxquelles il est confronté pour mieux le protéger. La régulation du climat et même notre vie dépend des forêts et cet atlas nous informe et nous sensibilise sur ses enjeux ». Du livre à la réalité concrète, il n’y a qu’un pas : « dans notre région, on pouvait sentir l’odeur de brûlé dû au feu de la forêt des Landes pendant l’été 2022 » (1ère, Lycée Jean Hyppolite, Jonzac).

Nous pouvons conclure avec cette fois encore une invitation à lire cet ouvrage : « Chaque page est un appel à agir, nous encourageant à réfléchir à notre relation avec la nature et à l’impact de nos décisions futures. Les auteurs sont parvenus à capturer la beauté et la fragilité des écosystèmes avec tant de vivacité que l’on ressent presque physiquement la nature qui nous entoure, inhalant l’air frais et sentant la douceur de la mousse humide sous nos pieds. À la fois éducatif, captivant et inspirant, ce livre mérite d’être lu par tous ceux qui s’intéressent à l’environnement ! » (Terminale HGGSP, LGT François Villon, Les Mureaux).

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Illustration réalisée par des élèves de 1ère du Lycée Jacques Prévert (Tavergny).
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Illustration réalisée par des élèves de 1ère HGGSP, Lycée Jeanne d’Arc, Bayeux
 
 

 

Un Prix, des partenaires, des remerciements

Le comité de sélection tient à remercier une nouvelle fois les nombreux soutiens au Prix du Livre de Géographie des Lycéens et Étudiants 2023 (le Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges, l’Inspection Générale d’Histoire et de Géographie, le Ministère de l’Éducation Nationale, la DGESCO, l’Association des Professeurs de Géographie en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (AP-Géo), l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG), les Clionautes, l’Association de Développement du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges (ADFIG), l’Association des Géographes Français (AGF), le Comité National Français de Géographie (CNFG), l’Association des professeurs de classes préparatoires littéraires (APPLS), Géoconfluences, Géographies en mouvement, la Géothèque, les Cafés Géographiques, l’Association fédérative Nationale des Étudiant.e.s en Géographie, aménagement, urbanisme et environnement (AFNEG), la Société de Géographie, l’Association des Professeurs de géographie du tourisme (APROGET), le Crédit Mutuel Enseignant de Metz et la Ville de Metz), mais aussi les enseignants qui se mobilisent pour encadrer les participants, et nous envoient leurs magnifiques textes et réalisations. Nous remercions aussi, infiniment, les auteurs qui se sont rendus disponibles tout au long de l’année pour aller à la rencontre des élèves et des étudiants. Et bien entendu, nous remercions encore une fois les participants et les félicitons pour la finesse et l’intelligence de leurs analyses : c’est chaque année un plaisir de vous lire, ce fut aussi cette année un plaisir de vous voir en vidéo, en dessins et de vous écouter : bravo à tous !

 

En conclusion, nous emprunterons les mots de Max Rousseau et Vincent Béal adressés aux membres du comité de sélection à l’issue des résultats « Longue vie au Prix du Livre de géographie » !

Edition 2024

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