France/Portugal : face aux incendies, un combat identique

Antonio Bento Goncalves, géographe portugais, Larry Ouvrard, directeur du SDIS des Vosges, et Marc Sezyk, référent territorial de travaux au sein de l’ONF, se sont réunis ce vendredi après-midi à l’amphithéâtre de l’IUT, dans le cadre d’une table ronde. Entre gestion de territoires, priorisation d’interventions et éveille de conscience, cette rencontre fut l’occasion de comparer les situations françaises et portugaises.

« En 2017, 116 citoyens portugais sont décédés à cause d’incendies totalement ingérables ». Ces mots d'Antonio Bento Goncalves font froid dans le dos, certes, mais reflètent une effrayante réalité qui frappe le territoire lusitanien. Depuis cinq ans, ce sont des dizaines de milliers d’hectares de forêt qui disparaissent sous les flammes. Selon lui, la cause revient au climat, aux monocultures d’eucalyptus et de pins, aux 10 tonnes de végétaux combustibles par hectare, ainsi qu’aux prises de décisions politiques, qu’il juge "inappropriées". Les interfaces urbaines forestières sont elles aussi un déterminisme important de ces catastrophes naturelles. Ces événements ont éveillé la conscience écocitoyenne d’un grand nombre de Portugais, grâce à un important travail de prévention.

Une fumée d’espoir

« Les incendies que nous avons connus au cœur de l’hexagone, cet été, étaient initialement prévus pour 2030. Nous devons balayer toutes nos prévisions », énumère Larry Ouvrard. Les 65 000 hectares de forêt partis en fumée depuis janvier, ne sont guère rassurants quant aux années à venir. Pour autant, les deux intervenants français ont insisté sur le travail de l’ONF afin de pérenniser le territoire national. Lutte, prévention, repeuplement et mise en place de systèmes de rationalisation des circuits d’eaux sont les mots d’ordre afin d’anticiper le dérèglement climatique, qui ne cessera de s’accentuer au fil des années, afin de soulager nos forêts.

Nous avons besoin de temps, une ressource se faisant de plus en plus rare. Ce qui est certain, c’est qu’un changement immédiat, tant dans les manœuvres que dans l’éveil de conscience, se doit d’être immédiat. Au risque de voir les situations portugaises et françaises s’aggraver.