Une astronome face aux déserts
Lors de son grand entretien Merieme Chadid, astronome et exploratrice a présenté son parcours ainsi que ses explorations au pôle Sud dans le cadre de missions scientifiques. Elle s’est ensuite entretenue avec le public et des lycéens venus de Strasbourg.
Après des longues années d’études à Casablanca, Nice, Toulouse ou encore Harvard, celle qui veut « composer la mélodie de l’univers » a toujours la tête dans les étoiles. Classée par le magazine américain Forbes parmi les trente travailleurs les plus inspirants, elle s’engage pour un meilleur accès aux carrières scientifiques pour les jeunes filles ainsi que pour la vulgarisation des sciences aux populations y ayant peu accès.
Cet engagement, elle le met aussi au service de la science. En tant qu’astronome, elle a participé à l’installation d’un centre d’observation dans le désert le plus sec du monde, le désert d’Atacama au Chili. Niché à 2635 m, le télescope VLT (Very Large Telescope) permet l’étude des astres dans des longueurs d’onde allant du visible à l’infrarouge.
D’un climat extrême à un autre
Si le désert d’Atacama est le plus aride du monde, les explorations de Merieme Chadid l’ont menée dans l’un des territoires les plus froids du monde. En 2005, elle embarque pour un voyage vers l’Antarctique, avec pour mission d’installer un observatoire astronomique dans cette région qualifiée de désert glacé. C’est un vrai défi pour l’équipe d’une vingtaine de scientifiques qui ont chacun leur spécialité. « Une fois sur place, il faut être débrouillard. On sait quand on part, mais pas quand on revient » explique la scientifique.
Les côtes du pôle Sud étant soumises à un climat extrême, les études sont très complexes à réaliser notamment à cause du froid polaire pouvant aller jusqu’à -57°. Si la tâche scientifique est ardue, l’astronome doit aussi traiter avec l’isolement, le confort spartiate ainsi que des journées sans que le soleil ne se couche.
Ces explorations ont été reconduites plusieurs fois, notamment pour récolter des données ne pouvant pas être envoyées depuis leur base. Merieme Chadid a été pionnière dans la mise en place d’une étude astronomique en Antarctique. Elle a été la première à placer un drapeau marocain sur ces terres glacées.
