Christine Peltre

marie lescroart 

Christine Peltre, agrégée de Lettres classiques, est professeur émérite en Histoire de l’art contemporain à l’Université de Strasbourg. Elle a été de 2014 à 2020 présidente du Comité français d’Histoire de l’art (CFHA). Parmi ses publications : « Théodore Chassériau », (Gallimard, 2001), « Les arts de l’Islam. Itinéraire d’une redécouverte » (Gallimard, 2006), « Dictionnaire culturel de l'Orientalisme » (Hazan 2008), « Le Voyage de Grèce. Un atelier en Méditerranée » (Citadelles & Mazenod, 2011), « Femmes ottomanes et dames turques. Une collection de cartes postales (1880-1930) » (Bleu autour, 2014), « Le Voyage en Afrique du Nord. Images et mirages d’un tourisme » (Bleu autour, 2018), « Les Orientalistes » (Hazan, 2018). Dernier ouvrage paru : « Vers l’Orient. Géographies d’un désir », (L’Atelier contemporain, 2021).

 

Bibliographie sélective 

la grande barriere de corail

« Vers l’Orient. Géographies d’un désir »
aux éditions L’Atelier contemporain

Dans le sillage de L’Orientalisme d’Edward Saïd, les études postcoloniales ont mis en évidence la couche de « pittoresque » contenue dans les images des peintres occidentaux de l’Orient, au point que certaines d’entre elles pourraient s’assimiler à des images d’Épinal. Selon cette perspective, l’Europe aurait considéré la Méditerranée et le Proche-Orient à l’aune de sa propre fascination, à la fois quête des origines, appel de l’ailleurs, fantasme de sensualité et déprédation symbolique. Cela posé, quelles sont les conséquences d’un tel dessillement sur l’art et sur l’histoire de l’art ? Elle-même amenée à s’y rendre pour prendre part à des colloques, l’auteure, au fil d’échanges avec des collègues étrangers, de rencontres avec des artistes et de déambulations urbaines, met à l’épreuve de la réalité le cadre académique de ses réflexions et son regard « orienté ». Délicat exercice de décentrement, qui consiste moins à laisser le réel d’aujourd’hui dompter les fantasmes d’hier qu’à concilier la rigueur scientifique, la probité de l’observation et « cette voix lancinante qui s’élève vers l’inaccessible » et qui continue de résonner aux oreilles du voyageur. Dans un dialogue sensible avec les grands témoins de « notre » Orient – Delacroix, Gautier, Hugo, Fromentin, Flaubert, Loti… – et les recherches artistiques et universitaires actuelles, Christine Peltre combine essai érudit, récit de voyage et autobiographie intellectuelle.