panique

Penser les changements climatiques sans céder à la panique

Les cloches sonnent 13 h 45 lorsque la conférence commence dans la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges. Thibaut Sardier, président de l'Association pour le Développement du Festival International de Géographie (AFDIG) va animer la discussion durant une heure et demie...

A ses côtés, quatre personnalités vont argumenter autour des changements climatiques sans que cela ne devienne anxiogène : Raphaël et Catherine Larrère, philosophes de l'environnement qui ont écrit "Le pire n'est pas certain", Renaud Duterme, géographe, et Bastien Alex, chercheur et géopolitologue.

Aujourd’hui, la prise de conscience du grand public sur la réalité des changements climatiques peut s’avérer extrêmement angoissante et anxiogène. En effet, les théories de l’effondrement prennent de plus en plus de place et naissent de cette inquiétude. Le but est donc d’essayer de nommer la crise de manière plus adaptée afin de trouver des solutions qui donnent envie d’agir.

Bastien Alex commence la conférence en clarifiant un point à propos du changement climatique comme source de conflit : «Ce discours anxiogène est très largement questionné par la littérature scientifique. Ce n’est pas forcément une source de conflit futur.»

Les quatre intervenants se mettent d’accord sur le fait que le système capitaliste comporte beaucoup de contradictions et est totalement incompatible avec les défis actuels qui s’avancent. «C’est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme» cite Catherine Larrère. Cependant, son co-auteur explique que le système complexe est fragile, mais qu’il est aussi très résilient et capable de s’adapter à des situations radicalement nouvelles.

Puis, la question d’agir localement ou plus globalement intervient rapidement dans le débat. Raphaël Larrère s'interroge à propos de la phrase que l’on entend souvent : «Penser globalement et agir localement». Selon lui, il faut faire attention car pour agir localement, il faut aussi penser localement. Par exemple, il faut savoir quelles sont les vulnérabilités et quelles seront les conséquences d’une action à l’échelle locale. Localement, on sait ce qu’il faudrait faire pour améliorer la situation et préserver la biodiversité. Il ajoute : «Peut-être qu’en pensant localement, on arrivera à agir globalement.» Renaud Duterme nuance ces propos, pour lui on est tout de même obligés de prendre en compte l’action plus globale «Agir au niveau local est essentiel, mais il faut qu’il y ait aussi une action globale. Il faut donner les moyens aux gens et aux territoires.»

Avant que le public ait l’opportunité de poser ses questions, la conférence se conclut sur une note positive donnée par le géo-politologue Bastien Alex : «Ce qui a changé, c’est qu’il y a une mobilisation, une prise de conscience et ça, ça va dans le bon sens. C’est ce mouvement-là qui va interpeller l’opinion publique.»