ville

Et si les villes prenaient la tête des politiques climatiques ?

Les horloges du lycée Jules-Ferry affichent 17 h 30 lorsque commence la conférence qui pose une question pertinente pour lutter contre le changement climatique : « Et si les villes prenaient la tête des politiques climatiques ? »

A l’initiative de ce sujet, l’association « Il est encore temps en déodatie » qui se présente comme « un collectif de citoyens engagés autour de l'écologie et de la transition ». Cette association vient de naître et a déjà organisé des marches pour le climat à Saint-Dié-des-Vosges. Son objectif est de sensibiliser les citoyens du territoire et d’accompagner les collectivités dans leurs politiques afin d’accélérer la transition écologique. Pour le Festival International de Géographie, le collectif a donc organisé cette conférence, ainsi qu’un escape-game portant sur la sensibilisation à l’environnement, qui affiche déjà complet au niveau des réservations.

Pour tenter de répondre à la question posée par l’intitulé de la conférence, deux intervenants se succèdent durant 1 h 30 afin de présenter leurs champs d’études et leurs propositions de réponses. Le premier est Nicolas Falempin, chargé de mission Environnement au sein de la Fonction Publique Territoriale. Son objectif est d’adapter les politiques publiques à l’environnement. Il commence par exposer plusieurs raisons d’agir pour le climat : la pénurie d’énergie fossile, l’épuisement des matériaux, la pénurie alimentaire, l’effondrement de la biodiversité et le risque économique. Il ajoute à cette liste le changement climatique dû à l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, qui s’accélère. A l’aide de graphiques dynamiques, le chargé de mission Environnement expose la situation actuelle et les projections sur l’avenir. Puis il évoque les différentes solutions possibles à mettre en place à l’échelle de l’individu, de la commune et de l’intercommunalité.  Selon lui, tout doit passer par un accompagnement de la population en informant, en sensibilisant et en montrant l’urgence climatique de manière progressive.

Le second intervenant est Thomas Lauvaux, un ancien élève du lycée Jules-Ferry, aujourd'hui chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique. Il commence son exposé en mettant quelques points au clair. Selon lui, le débat sur la réalité d’un changement climatique n’existe plus, les scientifiques du monde entier l’ont déjà prouvé depuis de nombreuses années. Après cette précision, le chercheur expose plusieurs données : « Il y a 50% de la population mondiale qui habite en ville et environ 70% des émissions de gaz à effet de serre qui proviennent des villes ». Il en déduit donc que s’attaquer en premier lieu aux villes et à leurs politiques climatiques est la solution optimale pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Les discours de Nicolas Falempin et Thomas Lauvaux s’accordent sur un point : actuellement, l’action la plus rapide et la plus efficace doit se faire à l’échelle des villes. C’est ici que tout commence.