Bruno Doucey

marie lescroart 

Né en 1961 dans les montagnes du Jura, une région à la géologie calcaire, faite de torrents, de lacs, de forêts, d’escarpements et de grottes à laquelle Bruno Doucey doit une partie de son tempérament. Il a sept ou huit ans lorsque son grand-père lui fait découvrir « le trésor du capitaine », des photographies du Grand Sud algérien, vues stéréoscopiques sur plaques de verre, prises à la fin du XIXe siècle par un arrière-grand-oncle parti le sabre au clair dans l’aventure coloniale. C’est une autre fenêtre qui s’ouvre sur le monde. Deux ans plus tard, un chagrin d’enfance ancre la poésie dans sa vie. Viennent les premiers poèmes, puis les lectures fondatrices, la nécessité de tisser sa vie avec le fil des mots, l’envie du partage et de la transmission, des études de lettres, l’enseignement, la formation des maîtres, des publications critiques et pédagogiques –, nombreuses, trop nombreuses.

En 2002, il quitte l’Éducation nationale pour prendre la direction des Éditions Seghers. Huit ans plus tard, il fonde avec la romancière Murielle Szac, sa compagne, une maison d’édition vouée à la défense des poésies du monde et aux valeurs militantes qui l’animent. Plus que jamais, la poésie s’affirme comme un art de l’hospitalité, un voyage par lequel nous métissons nos héritages culturels et humains pour bâtir un nouvel art de vivre ensemble, une résistance qui conduit à la lumière. En dix ans, et quelque 200 livres, il fait entendre la voix de poètes venus de tous les horizons. Pour autant, il continue à être lui-même poète, et son travail d’écriture s’enrichit également de nombreux romans, qui tous entendent redonner vie à des poètes ayant lutté contre les injustices et pour la fraternité.

Photo : © Murielle Szac

 

Bibliographie sélective 

la grande barriere de corail

« 22 – Bureau des longitudes »
aux éditions Bruno Doucey

 

« Nous voici embarqués dans un voyage qui nous fera traverser non seulement des années, mais aussi des horizons. Car le temps déploie l’espace, et le visage de l’amour s’accorde comme une marée à celui de la vie. Les poèmes deviennent des pierres qui jalonnent le passage, délimitent un territoire poétique où la détresse de notre monde dialogue avec cet amour qui demeure vif, inaltérable comme dure l’espoir en un demain habitable. De la Sardaigne à la Crète, du Maroc à la Nouvelle-Calédonie, du Péloponnèse au Québec, le souffle de ce livre porte la beauté de chaque lieu, rappelle que gravir une montagne ou naviguer sur la mer permet d’aller à la rencontre du passé, et cette remémoration est une invitation à pénétrer dans la chair du présent. »
Hélène Dorion