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Michel Foucher, le géographe diplomate



Cheville ouvrière dans la programmation de la partie « Europe(s) », région invitée du Festival, Michel Foucher a connu une carrière riche en événements. Un parcours de vie qu’il a raconté dans son livre « Arpenter le monde » présenté lors d’une rencontre avec Thibaut Sardier, à la Tour de la Liberté, vendredi, en début d’après-midi.

 

Le confinement et les nombreuses restrictions qui en ont découlé n’ont pas forcément été une partie de plaisir pour la plupart d’entre nous. Alors imaginez, pour Michel Foucher, géographe, diplomate et essayiste qui a voyagé dans plus d’une centaine de pays, ce qu’a pu représenter cette période.

Pour compenser l’absence de voyage, l’essayiste de 75 ans a profité de cette période pour en tirer un livre, "Arpenter le monde Mémoires d’un géographe politique", paru aux éditions Robert Laffont en février 2021. Il y raconte son parcours, ses différents voyages et de nombreuses anecdotes. Tant d’histoires captivantes pour un auditoire qui a intégralement rempli la salle située au cœur de la Tour de la Liberté lorsqu’il s’est présenté, dans le cadre d’un entretien, face au président de l’ADFIG et journaliste, Thibaut Sardier.

Il faut dire que son chemin de vie est intéressant à plus d’un titre. Notamment parce qu’il a acquis, par son père qui a traité les questions douloureuses sur l’Europe, et par sa mère, institutrice de profession, une certaine liberté de voyager. Formé en Histoire-Géographie (ce qui lui a valu le surnom de M. le professeur par divers énarques), il est devenu un géographe agrégé.

Plutôt que de se spécialiser sur un territoire, Michel Foucher a préféré se consacrer sur des «cas». C’est ainsi que le Nicaragua (Amérique du Sud), l’Afrique du Sud, Israël, la Palestine ou encore la Zone Verte ont fait l’objet de sa thèse.

Parmi les nombreux sujets traités, le géographe-diplomate s’est intéressé aux frontières, domaine où il trouve un certain amusement. «La frontière, c’est comme quand on tire le fil d’une pelote, on tire des questions derrière», a-t-il expliqué. Sujet indirectement lié à sa fonction de diplomate qui l'a amené à s’occuper des questions politico-stratégiques, en étant notamment envoyé dans les Balkans où il s’est confronté à des personnages aux profils complètement différents, allant de Mikhaïl Gorbatchev à Slobodan Milošević, par exemple.

En somme, Michel Foucher s’est forgé un parcours atypique avec sa double casquette de chercheur-diplomate. «Le progrès est dans la capacité de travailler avec d’autres personnes qui sont dans des champs différents», clame-t-il. Il a aussi contribué, le temps d’une trentaine d’articles, à la revue Hérodote dans laquelle il a participé à la popularisation du mot «géopolitique».

Désormais, s’il se considère plus «comme un prophète qu’un gardien du temple», l’auteur cherche avant tout à transmettre son savoir aux plus jeunes. Une façon d’effectuer un retour à la source.

 

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